Un palais d'épines et de roses
de Sarah J. Maas

critiqué par Alapage, le 19 février 2018
( - 50 ans)


La note:  étoiles
Joli coup de coeur!
Qui ne connaît pas le conte de La Belle et la Bête? Sarah J. Maas a réécrit ce conte pour nous en y ajoutant une touche de poésie, de fantaisie et de féerie.

Feyre est une jeune femme pauvre qui chasse pour nourrir sa famille. Depuis la faillite de sa famille et le décès de leur mère, elle a délaissé les jolies robes pour parcourir la forêt. Alors qu'elle est sur le point de tuer une jolie biche, un loup énorme pointe le bout de son museau. Elle n'a d'autre choix que de le tuer si elle veut offrir de quoi manger au souper à son père et ses sœurs. Mais ce loup n'est pas comme les autres...

Quelques jours plus tard, un Grand Fae enfonce la porte d'entrée de leur petite maison. Il est en colère, car Feyre a tué un des leurs. En échange de sa vie, elle devra lui donner la sienne. Elle n'a d'autre choix que de le suivre au-delà de la frontière pour aller habiter chez les Immortels si elle veut sauver sa famille.

Mais Tamlin n'est pas comme les autres immortels, il est en fait le Grand Seigneur de la Cour du Printemps et sa cour vit avec une terrible malédiction. Feyre aimerait en savoir un peu plus, mais aucun immortel ne répond à ses questions. Tout ce qu'elle sait c'est qu'elle doit rester auprès du Grand Seigneur. Mais voilà qu'elle se retrouve au centre d'une guerre de pouvoir...

La plume de cette auteure est à la fois poétique et légère. Il y a des passages très doux où la nature est décrite avec une belle sensibilité. J'ai particulièrement apprécié ces passages...

Extrait : Les chants d’oiseaux se muèrent en un orchestre, en une symphonie de cris d’allégresse. Je n’avais encore jamais entendu autant de lignes mélodiques en même temps, avec une telle multitude de variations et de thèmes entrelacés à leurs arpèges. Et derrière le chant des oiseaux se cachait une mélodie, une voix de femme mélancolique… celle du saule.

Au fil du récit, nous avons la chance de voir évoluer, tout en douceur, les sentiments de Feyre et de Tamlin. Sarah J. Maas aurait pu tomber dans la mièvrerie. Heureusement pour nous, ce n'est pas le cas. Où tant d'auteurs ont succombé, elle n'est pas tombée dans le piège des gros clichés. De plus, elle s'est permis de décrire avec détails les passages plus sombres afin de nous démontrer à quel point la magie n'est pas seulement jolie, elle peut également faire ressortir le côté le plus lugubre d'un être.

Dès les premiers chapitres, je me suis laissée plonger dans le monde féerique et magique de cet univers où une multitude de créatures se côtoient. Les personnages sont bien développés et je me suis attachée à cette Feyre qui est si déterminée et courageuse. Également, j'ai bien aimé son côté artistique, ce qui permet d'ajouter de la couleur au récit permettant ainsi d'avoir une vision un peu comme à travers un kaléidoscope. Le personnage fort de Rhysand, le Grand Seigneur de la Nuit, m'a séduite malgré son côté sombre et calculateur. Il a ce petit quelque chose de vraiment singulier et qui ne peut nous laisser indifférent.

L'intrigue m'a également séduite malgré certains petits événements prévisibles alors qu'à d'autres moments ils m'ont touchée. Je dois dire que mes attentes envers ce roman étaient vraiment élevées étant donné la médiatisation qu'il y a eu et a encore autour de cette saga. De plus, il n'est jamais facile de reprendre un conte et de le moderniser. L'auteure a su relever tous ces défis et nous garder accrochés et ce, jusqu'à la toute fin.

Définitivement, ce premier tome est un joli coup de cœur et qui soit dit en passant était tout à fait inattendu. J'ai bien hâte de voir si l'auteure saura rester au même niveau de qualité lors des prochains tomes...