Ceux qui savent
de Julien Messemackers

critiqué par Homo.Libris, le 3 février 2018
(Paris - 58 ans)


La note:  étoiles
Et ceux qui croient savoir ...
Au cours d'une compétition de motos, Alexandre Chevalier est victime d'un accident. Il s'en remettra, mais sa femme décède sur la route en se précipitant vers l'hôpital dans lequel il avait été admis en urgence. Et de ça, il ne se remet pas ; il sombre dans une profonde déprime. La seule chose qui le tient, c'est l'espoir de voir sa fille Hélène, 16 ans, guérir d'une maladie rare, à la fois virale et génétique.
Frederick Stern, un généticien Suisse, à la pointe de la recherche médicale en matière de génome humain, lui propose de la sauver grâce à un protocole révolutionnaire. Hélène et Alexandre décident de tenter l'aventure. Ils sont pris en charge à l'Institut Stern, structure ultramoderne et très fermée de recherches génétiques et de thérapies géniques. Hélène y fait la connaissance de Simon, un adolescent de son âge, en thérapie génique également, avec qui elle tisse des liens forts. Mais l'espoir tourne court quand Alexandre se rend compte des véritables activités du Centre et des réelles motivations du Professeur Stern. Commence alors une cavale éperdue semée d'embûches, une chasse à l'homme impitoyable, un duel sans merci entre un père et un savant fou, péripéties aux multiples rebondissements.
Voici une énième variation sur un thème un peu éculé (Frantic, Taken, etc.) avec les interchangeables Liam Neeson, Harrison Ford, Bruce Willis, ou Tommy Lee Jones. Des points forts et des points faibles.
Points forts. L'originalité du sujet lié à la recherche sur le génome humain et aux thérapies géniques. Le dynamisme du récit au rythme trépidant qui accroche indubitablement le lecteur. Le style simple, agréable, et efficace, même si le vocabulaire laisse à désirer (cf. plus loin).
Points faibles. Aucun poncif du genre ne nous est épargné (héros super branché en informatique et pote avec des pirates informatiques surdoués – ça aide bien – ; gentille fliquette de province, plus perspicace que ses collègues parisiens bornés – ce qui nous amène à la sempiternelle guerre des Polices ; la gentille fliquette touche aussi sa bille en informatique, ce qui est pratique aussi ; etc.). Quelques invraisemblances dignes des films avec les acteurs sus-cités (le héros reçoit trois bastos dans le buffet à bout portant, mais bon, il s'en sort tout de même ; etc.). D'autre part, l'auteur cumule tous les psittacismes journalistiques du moment (mésusage de "dédier", "échanger", "clôturer", ... ; d'où l'agréable – mais momentanée - surprise de lire "emplir" là où un plumitif aurait utilisé "remplir" !) et abuse de nombreux anglicismes dont pourtant de stricts équivalents français existent. Les chapitres rétroactifs sur le passé de Stern n'apportent rien à l'histoire, sauf à servir de remplissage. Et finalement, l'auteur s'ingénie à terminer son livre sur des chapitres post-action lénifiants, pour achever sur de larmoyants "happy ends" (pour chacun de ses héros).
Ce roman fera la joie des lecteurs peu regardants, aficionados des Chattam et autres Bussi. Ça peut remplir un après-midi plage l'été prochain... Vite lu, vite oublié.
Dommage, pour un fan de Gaston comme moi, le patronyme de l'auteur était attractif !