Arènes sanglantes
de Vicente Blasco Ibañez

critiqué par Falgo, le 22 janvier 2018
(Lentilly - 84 ans)


La note:  étoiles
Tout sur la tauromachie
Célèbre écrivain espagnol, bizarrement absent de ce site, Blasco Ibanez a connu son heure de gloire aux débuts du XX° siècle. Républicain impliqué dans les débats politiques, ardent défenseur de la justice et de la liberté; il est allé plus de trente fois en prison, a vécu en Argentine pour finir sa vie à Menton où son souvenir est resté puissant. Je serais tenté de donner à "Arènes sanglantes" l'appellation de roman didactique, tant le parcours du torero Juan Gallardo est conté par le menu. Fils d'un torero mort dans l'arène, vivant pauvrement avec sa mère à Séville, il ne rêve que de faire carrière, réalise tous les tours d'un débutant pauvre pour se voir acclamé par les connaisseurs et devenir à son tour torero. A son plus haut, il est séduit par Dona Sol, une bourgeoise, qui l'entraîne loin de ses racines et des taureaux pour finalement l'abandonner et le laisser retourner à son métier. L'histoire en elle-même est prenante, et s'y ajoute une description très précise de tous les gestes et caractéristiques de la tauromachie. Le romancier fait vivre l'ensemble avec un incroyable luxe de détails, auxquels le traducteur a ajouté un excellent 'résumé tauromachique'. Bien sûr, tout ceci est daté du moment de la parution (1908) et on n'écrirait plus de même aujourd'hui. Cela reste un témoignage de premier ordre sur ce qui fut la passion d'un peuple et l'est encore un peu de nos jours. Dans un style très clair et simple, l'auteur nous fait parcourir la vie d'un homme passionné avec ses beautés et ses faiblesses.