Le combat d'une vie : 25 ans à traquer les nazis
de Serge Klarsfeld

critiqué par Veneziano, le 1 janvier 2018
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
La traque des Nazis après-guerre
En tant que fils de Juif déporté, il était insupportable à Serge Klarsfeld que les dignitaires nazis restassent impunis. C'était aussi le cas de sa femme Beate, Allemande et non-juive. Ce couple a donc décidé de traquer les responsables de la solution finale, avec l'appui d'une association puissante, celle des enfants de victimes de la Shoah, qui a permis de mobiliser en nombre considérable des parties civiles à des procès pénaux et d'enclencher plus facilement la justice. Il faut dire que les enjeux diplomatiques risquaient d'être partiellement enrayés à l'heure de la réconciliation franco-allemande. Il a fallu batailler entre plusieurs Etats, européens ou non, certains, comme le docteur Mengele, l'ange de la mort avec ses expérimentations morbides, s'étant fait la malle en Amérique du sud. La chasse aux identités fictives s'était donc avérée nécessaire. Les obstacles de droit international privé et de relations internationales n'ont pas manqué, certains Etats n'ont pas hésité à opérer des représailles contre des activistes gênants.

Ce petit livre autobiographique a le mérite d'être très instructif sur une période grise, alors que la justice allemande comprenait des anciens Nazis, d'où l'importance de dépayser les affaires pénales. Là où la Shoah est contestée dans la manière dont elle est enseignée, ce genre de témoignages de premier plan s'avère primordial, d'autant qu'il s'avère primordial dans la connaissance.