DirtyBiology. La grande aventure du sexe
de Léo Grasset (Scénario), Colas Grasset (Dessin)

critiqué par Blue Boy, le 30 décembre 2017
(Saint-Denis - - ans)


La note:  étoiles
Dirty sex is good !
Avec « DirtyBiology », Léo Grasset nous montre que les modes de reproduction dans le monde du vivant peuvent s’apparenter à une usine à fantasmes traumatisante pour tout défenseur de l’ordre moral…

Le sexe, à quoi ça sert ? Depuis quand existe-t-il ? Pourquoi y a-t-il des phallus et des vagins ? En explorant les différentes façons de se reproduire dans le monde du vivant, Léo Grasset apporte des réponses, souvent étonnantes, parfois insolites, laissant le lecteur interloqué devant la diversité des pratiques et rites amoureux.

Plus connu comme youtubeur via sa chaîne et son site à succès Dirtybiology, Léo Grasset, également écrivain, prof et conférencier, met cette fois un pied dans la bande dessinée en collaboration avec son frère Colas au dessin. Titulaire d’un master en biologie, Léo a fait de la vulgarisation scientifique son cheval de bataille, avec comme marque de fabrique un ton humoristique décalé, que l’on retrouve dans cette « Grande aventure du sexe ».

Dans la droite ligne des productions de Marion Montaigne (« Tu mourras moins bête »), l’ouvrage énumère, de façon quelque peu foutraque mais néanmoins passionnante, les modes de reproduction des petites et grosses bestioles grouillant en ce bas monde. On y apprend que certaines espèces, dotées à la fois des organes mâles et femelles, peuvent se fertiliser elles-mêmes (les escargots notamment), que certains champignons ont la particularité d’avoir 28.000 sexes différents, ou encore que des mollusques pratiquent une sorte de « gang-bang » et peuvent changer de sexe ! Le ton oscille entre le factuel et la grivoiserie bon enfant, et s’il est question de vulgarisation, évite la vulgarité, un exercice toujours délicat quand il est question de sexe… Le dessin du frangin reste très schématique mais convient parfaitement au propos, se contentant modestement de souligner les informations délivrées à l’aide d’une mise en page punchy.

Le domaine est vaste et, l’auteur n’en fait pas mystère, il était difficile de faire quelque chose d’exhaustif en moins de 200 pages. C’est pourquoi une annexe bibliographique figure à la fin du livre. Espérons que « DirtyBiology » – la BD - marche aussi bien que les supports online, et puisse ainsi faire l’objet d’un deuxième volume.