Coeur anxieux
de Nadine Ribault

critiqué par Henri Cachia, le 31 décembre 2017
(LILLE - 62 ans)


La note:  étoiles
A lire deux fois...
[Dans ses nouvelles, Nadine Ribault frôle ou effleure les petits univers quotidiens de Nele, Candice, Julie, Anne Fleur ou Gerry. On s’installe d’abord sur les banquettes du Train du Tréport tiré par une locomotive “qui griffe le ciel de ses antennes”, plus loin, on rencontre Valentine qui joue avec “des grains de raisin soufflant le goût de l’île de la Réunion”, Le pays de personne ouvre ensuite ses ciels et son vent glacial, plus tard encore, on croise une lectrice qui “tache ses livres de thé ou de graisse de rognons”. Et l’on découvre que le cœur anxieux, c’est tantôt celui de l’enfant qui écoute le monde murmurant autour de lui, tantôt celui de l’homme ou de la femme blessés qui s’attardent aux émotions inspirées par les éléments. Car les personnages rencontrés dans ces neuf fables se trouvent tous au centre d’un drame passé ou à venir que l’auteur laisse deviner. Un romantisme frémissant et une peinture poétique du réel donnent à ces vies singulières une couleur et une odeur très particulières. La nature omniprésente et la flore, dense, tropicale ou vanillée, entourent les songes éveillés, alors que la faune, à l’instar des protagonistes, souffre sans pouvoir lutter. Si l’enfance se construit des mondes qui n’existent pas, les non-dits dans ces nouvelles roulent tels des galets lisses dans les rouleaux de mer.] 
Nous dit-on sur la page du site des éditions Actes Sud.
Pour ma part j'ai eu du mal à accrocher, malgré les efforts louables de l'auteur pour nous faire ressentir les états intérieurs de ses différents personnages. Le principal problème en ce qui me concerne semble être dû à de nombreuses énumérations et descriptions, ouvertures de parenthèses, de guillemets, entre-tirets, sur de très longues pages, avant de comprendre où l'on se trouve et avec qui.
Notamment la nouvelle qui porte le titre de ce recueil, où Gerry le fils de Marion, enfermé en lui-même, ne cesse de refaire le monde avec des mots à lui, dont on devine qu'ils ont un sens, et que sa mère le perçoit à juste titre comme une souffrance. Il n'y a rien d'autre à comprendre.

A la deuxième lecture, c'est beaucoup plus limpide, et sans doute nécessaire pour apprécier toute la richesse de ces neuf nouvelles.