L'excavatrice
de Boris Schreiber

critiqué par Henri Cachia, le 10 décembre 2017
(LILLE - 62 ans)


La note:  étoiles
Il dit qu'il n'a rien à dire?...
Inutile de préciser que Boris Schreiber est un provocateur. Au point d'écrire un livre pour dire qu'il n'a rien à dire, quand tant d'autres n'arrêtent pas de parler pour justement ne rien dire.

Dans ce roman-journal sans date, il nous fait part de ses interrogations métaphysiques, le vide, le vertige du néant, la souffrance de l'incommunicabilité. Il prend à son compte les critiques qu'il redoute et qui l'ont obsédé tout au long de sa carrière d'écrivain. Tant de faits mineurs ou majeurs qui jalonnent ses écrits.

Autant dire que c'est sans doute le livre le plus difficile de ce romancier, et qu'il faut s'accrocher. Des mêmes petites phrases reviennent souvent dans des contextes différents, comme pour mieux marteler l'importance de celles-ci.

Sûr que Boris Schreiber est le plus insolent, le plus déroutant des écrivains contemporains. L'unique devrait-on dire. Comme on peut le lire en fin de quatrième de couv.

Extrait :

«... Je suis resté terriblement ringard en ce qui concerne les participations collectives. Je sais que j'aime les êtres humains mais non leurs collectifs. D'ailleurs ceux qui aiment leurs collectifs n'aiment pas les êtres humains... »