Batman - tome 1 - The Dark Prince Charming
de Marini

critiqué par Septularisen, le 20 novembre 2017
(Luxembourg - 56 ans)


La note:  étoiles
On ne dit pas non à Batman!
Au début de l’histoire nous sommes à Gotham-City et nous retrouvons Batman et son antithèse le Joker. Celui-ci vient justement de commettre un cambriolage dans une bijouterie, et de s’enfuir avec ses hommes de main, au volant d’une camionnette. Il est rapidement pris en chasse par la police et par… Catwoman, qui comptait réaliser le même cambriolage et considère donc que les bijoux volés sont les siens…

Si le Joker parvient finalement à se débarrasser d’elle, c’est sans compter sur l’intervention de Batman, qui finit par précipiter la camionnette et son chauffeur d’un pont dans le fleuve en contre bas. Mais le Joker est-il mort?

Peu de temps après, une jeune femme se présente au manoir de Bruce Wayne. Elle s’appelle Mariah Shelley, elle est serveuse dans un bar et prétend que sa fille, prénommée Alina, est née d’une nuit d’amour, huit ans auparavant, entre Bruce et elle. Elle aurait rencontré le milliardaire au Lucky Seven, le bar où elle était employée et élève seule leur fille depuis sa naissance. Elle réclame donc une somme colossale au maître des lieux.

Bruce Wayne ne prête pas attention à toute cette histoire et l’éconduit. Celle-ci promet alors de se venger et prend un avocat pour intenter une action contre Bruce Wayne en reconnaissance de paternité. Quelques temps après un camion heurte de plein fouet la voiture de l’avocat John Ortega où justement se trouvaient aussi Mariah et Alina. L'avocat est tué sur le coup, Mariah est envoyée de toute urgence à l'hôpital, mais surtout d'après les premiers témoignages recueillis par Batman, c'est le Joker qui conduisait le camion qui a percuté la voiture, et il serait parti avec la petite fille dans ses bras...

Ceux qui me connaissent et suivent mes critiques BD savent qu’en cette matière je ne suis pas un grand fan de Comics. Et pourtant, dès que j’ai vu ce volume chez mon libraire habituel, j’ai craqué tout de suite pour ce qui n’est, au fond, qu’une énième adaptation du «Chevalier noir». La raison? Et bien c’est… Enrico MARINI au dessin et au scénario. Et là, c’est vraiment le must!

Que dire de plus? Le scénario est parfois un peu «lent», pour ne pas dire poussif. Cela devrait sans doute s’arranger dans le volume II, puisque ici, c’est surtout la mise en place des personnages et de l’histoire. C’est donc assez classique, puisque nous retrouvons les personnages de toujours, Batman, Catwoman le Joker, Harley Quinn… Il faut par contre bien s’accrocher à la lecture, car de nombreux retours en arrière rendent l’histoire assez difficile à suivre.
Les découpages sont par contre assez étonnants notamment vers la fin de l’album lors des scènes d’actions (impossible de dire le numéro de la page, il n’y en a pas !). Notons aussi que contrairement aux cases des comics américains, ici elles se suivent et se présentent donc plus comme un album «à l’européenne».

Mais le must de cet album c’est bien sûr les dessins. On s’y croirait! On a envie de plonger dedans tant ils sont beaux. C’est cru, noir, réaliste, avec un Batman encore plus torturé que d’habitude! MARINI arrive véritablement à créer un nouvel univers, avec un tout nouveau design. Si certains détails immuables ne changent pas comme p.ex. la cape aux extrémités pointues, le masque aux oreilles pointues qui couvre la majorité du visage etc... Le "Justicier masqué" se retrouve ici avec un nouveau costume, mais aussi un nouveau manoir, nouveau véhicule, nouveaux gadgets, nouvelle Batcave... et même une nouvelle alliée, qui bizarrement roule à moto! (Devinez qui c'est?...)...
Cela ne s’arrête pas là, puisque les autres personnages sont aussi dessinés de manière très étonnante, et surtout avec des détails que le lecteur n'a jamais vu. Citons, entre autres "curiosités", le Joker entièrement mouillé, le maquillage dégoulinant, ou en train de se refaire celui-ci devant un miroir, la couleur des sous-vêtements d'Harley Quinn, l'inspecteur James Gordon en train de vapoter, Alfred Pennyworth en train d'écouter au portes ou encore Selina Kyle en (très) petite tenue…

Je termine ma lecture anxieux, quant à savoir si la suite sera aussi réussie? Et la seule raison pour laquelle je ne mets pas cinq étoiles à cette BD est la ressemblance un peu trop poussée entre le visage de Bruce Wayne et celui de Marcus Valerius Falco de la série «Les Aigles de Rome» du même MARINI. Je comprends qu’il dessine ces deux séries, mais tout de même ce procédé de recycler des personnages est vraiment indigne d’un grand dessinateur comme lui! MARINI devrait apprendre à varier un peu ses dessins et notamment ceux des visages, d’autant plus qu’il nous avait nous avait déjà fait le coup avec deux de ses précédentes séries «Le Scorpion» et «Rapaces»!
Un Batman honorable 6 étoiles

J'avais un a priori , non pas sur le dessin de Marini, mais sur l'histoire, étant allergique aux comics américains et aux supers- héros en particulier (Je dois avouer que je n'ai jamais lu une bd sur Batman). Et bien je dois dire que j'ai été agréablement surpris par ce premier opus. Le dessin de Marini est superbe, surtout les pleines pages . Même si cet opus fait la part belle au Joker, les scènes où Batman entre en action sont assez réussies.
Mais quelques aspects m'ont quelques peu déçu: le format choisi, entre le comics et le franco-belge, un lettrage parfois trop petit (en particulier ceux de la voix off) et une lecture assez rapide (l'intrigue principale ne s'installant que vers la seconde partie de l'album).
Bref un avis mitigé, mais je lirai sans nul doute le second volume de cette histoire.

Hervé28 - Chartres - 54 ans - 13 avril 2018