Mes chats écrivent des haïkus
de Brigitte Allioux, Shinbô Minami

critiqué par Débézed, le 31 octobre 2017
(Besançon - 76 ans)


La note:  étoiles
Chats écrivains
Le 6 octobre dernier, j’écrivais à propos de ma lecture du livre de Takashi Hiraide, « Le chat qui venait du ciel » : « Les écrivains nippons semblent beaucoup aimer les chats, ils en parlent souvent dans leurs textes, et certains comme Hiraide et Nosaka leur ont carrément consacré un livre… ». Juste après la publication de ce propos, j’ai découvert un magnifique recueil de haïkus illustrés de Minami Shinbô : « Mes chats écrivent des haïkus » qui fait suite à un précédent recueil : « Haïkus du chat » et j’ai aussi appris que d’autres auteurs avaient consacrés des écrits à cet animal emblématique pour eux.

Minami Shinbô confie en introduction à ce recueil : « Je me suis … transformé une nouvelle fois en chat poète et artiste espérant toutefois ne pas lasser mes lecteurs. Je suis entré dans la peau de plusieurs chats de ma connaissance dont mon propre chat… ». Inspiré par les chats qui gravitent dans son entourage, il produit un magnifique recueil où les haïkus en caractères japonais ont été conservés en regard des textes traduits en français sur fond d’illustrations aux couleurs douces et aux dessins naïfs. Ces haïkus illustrés représentent la vie quotidienne de ces chats et le flegme qu’il conserve devant ce qui pourrait éventuellement nous perturber. L’auteur n’a pas laissé toute sa part aux chats, il a glissé quelques allusions à des œuvres littéraires et picturales bien connues au Japon.

Célèbre auteur de mangas, Minami Shinbô offre avec ce recueil un magnifique objet de librairie qui ravira même ceux qui ne lisent pas beaucoup, et qui enchantera ceux connaissant bien la culture nippone quand ils découvriront les clins d’œil adressés par l’auteur. Et comme l’éditeur est généreux et que la traductrice est très cultivée, le lecteur trouvera, à la fin du recueil, une série de notes lui permettant de comprendre le sens des textes et des illustrations. Nul n’aura donc la moindre excuse pour ne pas se procurer ce magnifique objet culturel.

Avant de refermer ce magnifique recueil, je me suis tout de même posé une question : est-ce que Chibi, le chat de Takashi Hiraide, figure parmi les chats qui ont accueilli l’auteur dans leur peau pour rédiger ces textes et dessiner leurs illustrations ?