Scottish Journey
de Edwin Muir

critiqué par Romur, le 30 juillet 2017
(Viroflay - 50 ans)


La note:  étoiles
Un voyage social
Les parents d’Edwin Muir étaient agriculteurs dans le nord de l’Ecosse à la fin du XIXème siècle. Chassés par les difficultés économiques, ils viennent s’installer à Glasgow, capitale de la révolution industrielle. Loin de son paradis d’enfance, E Muir va achever de grandir, vivre de petits métiers, avant de partir pour l’Angleterre en 1919 où il deviendra écrivain.
Dans Scottish Journey, E Muir revient en Ecosse qu’il parcourt du sud au nord.
Son livre est très instructif, mais ne cherchez pas du pittoresque, des anecdotes, du divertissement : vous seriez déçus ! Du sud au nord à travers les Borders, Lowlands et Highlands, Muir veut d’abord témoigner de ce qu’est devenue l’Ecosse des années 30 : l’impact de l’industrialisation puis de la crise sur la société et sur les mentalités écossaises, la montée du nationalisme et du socialisme comme des voies pour retrouver dignité et prospérité.
Le voyage commence avec Edimbourg et Glasgow dont il analyse l’organisation sociale, l’activité économique, la mentalité. J’ai particulièrement été frappé par son passage sur les bidonvilles de Glasgow (pages 106 et suivantes) et sa réflexion sur les impacts qu’ils ont sur ceux qui y habitent (avec une distinction nette entre être pauvre et devoir vivre dans l’indignité d’un bidonville) et ceux qui vivent dans les beaux quartiers et évitent de voir ce qu’ils côtoient. Après Glasgow, le ton devient plus léger avec la traversée des Highlands et leurs paysages grandioses (sous la pluie la moitié du temps…) avant de finir avec une réflexion d’inspiration socialiste sur l’histoire et le futur de l’Ecosse (page 226 et suivantes).
Pas un roman de plage donc, mais un témoignage inestimable sur l’Ecosse des années 30.