Bloodsong T02: Le seigneur de la tour
de Anthony Ryan

critiqué par Saigneur de Guerre, le 25 juin 2022
( - 65 ans)


La note:  étoiles
Les superpouvoirs pointent le bout de leur nez
Vaelin Al Sorna, le Sombrelame, le Tueur d’Espoir, le plus magnifique guerrier de son époque est de retour sur les terres qui l’ont vu naître après une captivité de cinq années. Il commence à comprendre « la voix du sang » qui l’anime, mais est encore loin de la maîtriser.
Il ne supporte plus les tueries et ne rêve que de paix. Il ne veut plus sortir son épée de son fourreau.
Le nouveau roi, le roué Janus est mort, le promeut Seigneur de la Tour des Hauts Confins. Dans les étendues glacées du nord, il espère enfin vivre en toute tranquillité…
Encore faudrait-il que d’autres peuples n’aient pas de visées sur le Royaume Unifié…

Critique :

Dans ce second tome, l’approche de l’auteur est très différente car tout n’est plus axé sur Vaelin. L’histoire se construit aussi autour d’autres personnages pour former un puzzle aux multiples ramifications. Ces personnages vont acquérir un rôle de premier plan : Lyrna, Fentris, Reva…
Reva, fille de l'ancien Vassal rebelle de Cumbraël, ne rêve que d’une seule chose : dézinguer Vaelin ! Elle espère en avoir les moyens après la dure formation au combat qu’un prêtre, quelque peu fanatique et complètement fêlé, lui a fait subir…
Frentis est manipulé, à l’insu de son plein gré, par une femme qui dispose d’un pouvoir occulte lui assurant la maîtrise de son esprit. Elle est riche. Elle est belle. Elle est cruelle… et multi-centenaire. Le pauvre Frentis est obligé d’obéir tout en ayant conscience de ce qu’il commet sans possibilité de s’y soustraire. Il est un guerrier plus que redoutable et complètement accompli. Sa haine pour sa maîtresse ne fait que croître, mais comment arriver à se dégager à cette force occulte ?
La princesse Lyrna devient diplomate au service de son frère devenu roi à la mort de leur père, le rusé Janus. Au contact des Lonaks, elle s’endurcit physiquement, tout en restant très belle. Sa mentalité évolue. Elle devient moins intrigante et cherche davantage à comprendre ses interlocuteurs plutôt que de les manipuler.
Vous vous doute bien que le pauvre Vaelin, qui n’aspire qu’à la paix et à la tranquillité, va se voir contraint de se livrer à ce qu’il déteste le plus… Verser le sang ! Autrement, l’histoire ne serait pas drôle. Remarquez qu’il n’a pas le choix tellement le Royaume Unifié est à deux pas de s’écrouler suite à l’intrusion très bien planifiée d’un adversaire d’une rare cruauté.

La politique avec toutes ses manigances joue toujours un rôle de premier plan même si les batailles occupent une très grande place dans ce récit. Fort bien narrées, celles-ci passent comme une lettre à la poste. La magie, peu présente dans le premier tome, commence à s’imposer dans celui-ci… Pour être franc, ce n’est pas ce que je préfère. J’ai renoncé aux superhéros vers l’âge de dix ans. Je reconnais que contrairement à d’autres romans de fantasy, ici elle reste dans des proportions « raisonnables ». Je regrette que dès que l’on parle de fantasy, il faille y recourir. C’est plus fatigant pour les auteurs de trouver des dénouements plus humains que magiques.
Un autre regret, c’est de ne pas avoir un récapitulatif de tous les personnages jouant un rôle important. J’avoue qu’avec tous ces noms barbares, par moments, je ne savais plus qui était qui…

Anthony Ryan est un remarquable conteur… J’ai déjà dépassé la moitié du tome 3 lorsque je débute enfin la critique du tome 2 !