Croire au merveilleux de Christophe Ono-dit-Biot

Croire au merveilleux de Christophe Ono-dit-Biot

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Pucksimberg, le 10 juin 2017 (Toulon, Inscrit le 14 août 2011, 44 ans)
La note : 7 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 4 étoiles (49 069ème position).
Visites : 3 098 

Et si les mythes étaient toujours d'actualité ?

Le narrateur, César, souhaite se suicider, il ne supporte plus le vide laissé par la disparition de la femme qu'il aime, Paz. Il souhaite en finir au plus vite quitte à rendre son jeune fils orphelin. Mais son suicide est dérangé par une jeune femme qui s'incruste chez lui en pleine opération. Elle se prénomme Nana et est étudiante en architecture. Cette jeune fille a un accent grec. Elle se dirige vers la bibliothèque de César et est fasciné par sa collection de textes antiques. Tous les plans du narrateur sont bousculés ...

Christophe Ono-Dit-Biot a étudié au collège et au lycée le grec ancien qui lui a donné un amour inébranlable pour les textes anciens. Il vit avec les plus célèbres mythes qui permettent parfois d'éclairer le monde dans lequel nous vivons. Ce roman semble illustrer ce fort attachement de l'auteur pour ces textes antiques.Le narrateur voyage dans le temps et dans l'espace. L'on passe de Naples à la Grèce, en faisant un détour par l'Asie. Ce texte permet de renouer avec la Grèce qui faisait rêver, pas celle qui a envahi les journaux en temps de crise. En lisant le roman le lecteur mesure la contemporanéité de la mythologie. Il y a des passerelles intéressantes à établir entre le monde moderne le monde ancien.

L'écriture est vive, parfois inégale. Elle peut être orale parfois, simple à d'autres moments. Il n'empêche que le roman est rythmé. Il y a une force qui invite le lecteur à poursuivre sa lecture au plus vite. Christophe Ono-Dit-Biot intègre dans son roman une peinture qui figure sur une tombe à Paestum, près de Naples, figurant un plongeur. Ce dessin semble empli de mystères, à l'image de ce roman qui interroge le lecteur. Notre perception du réel est altérée et nous invite à réintégrer le merveilleux dans notre réalité, non pas pour s'échapper, mais pour mieux comprendre le monde. L'auteur insère aussi trois calligrammes de son cru. Ce choix est très original et tellement visuel et utile pour décrire les manèges d'Aqualand que le personnage principal fera avec son fils.

Le roman n'est pas déconnecté du monde moderne. L'auteur fait des allusions à des artistes et des activités contemporaines. Cela répond bien à son souhait de faire resurgir cette part mythique dans notre quotidien.

Cela reste totalement subjectif mais la fin m'a un peu déçu ... Ce n'est pas pour autant que je regrette la lecture de ce texte ! Bien au contraire. J'aime beaucoup cette valorisation des lettres classiques, les allusions aux mythes et les pays et villes traversés. Le roman intrigue le lecteur et lui ouvre l'esprit, ou du moins le fait renouer avec des textes essentiels.

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Le merveilleux pour garder espoir

6 étoiles

Critique de Psychééé (, Inscrite le 16 avril 2012, 35 ans) - 6 décembre 2022

César a perdu sa femme et en même temps le courage et la force d’élever leur petit garçon. Tel Ulysse, il erre des îles grecques à l’Italie, sur les traces de sa Pénélope qu’il aime et de leur passé commun. Après un long passage à vide et une tentative de suicide, il reprend le goût de vivre grâce au pouvoir incroyable des histoires racontées et de l’imaginaire qu’il partage avec son fils.

Si on lui reproche d’installer le petit dans des chimères, on s’aperçoit combien cet univers est nécessaire pour accepter l’inacceptable. La relation père-fils est touchante et complice. César réalise finalement la chance qu’il a de l’avoir auprès de lui. La période nécessaire à son deuil ressemble à un rêve et un long voyage à travers le temps et l’espace, ponctué par la mythologie grecque et la magie des récits.

« Qui aurait la chance de se voir enseigner que le plus important est de sculpter sa capacité à s’étonner – thaumazeïn – commencement de la sagesse, de se forger un esprit critique mais aussi un imaginaire, en franchissant les grandes portes des mythes ? »

Ce livre raconte l’importance de la transmission et des signes du destin, autrement dit le pouvoir des légendes dans un processus de reconstruction de soi. La frontière entre rêve et réalité est difficile à percevoir. L’auteur nous invite à voyager dans le merveilleux pour ne pas perdre espoir grâce à la force des récits.

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