Pour être enfin libre : Du prix Nobel à l'exil
de Shirin Ebadi

critiqué par Colen8, le 16 mai 2017
( - 82 ans)


La note:  étoiles
Un jour, peut-être, et à quel prix !
Après la monarchie iranienne si peu soucieuse des droits de l’homme, le régime extrémiste instauré par la Révolution de 1979 n’a pas tardé à faire bien pire. Déjà magistrate de haut rang, Shirin Ebadi s’est d’abord vu refuser l’exercice de son métier réservé dorénavant aux hommes. Révoltée par l’exécution d’enfants et reconvertie en avocate elle a vite pris conscience de l’arbitraire des décisions des Gardiens de la révolution. En toute conscience elle s’est résolue à prendre la défense bénévole des opposants politiques, des journalistes privés de liberté d’expression, des femmes en butte à toutes sortes de discriminations, des mineurs bien entendu. Dans un pays où le respect élémentaire du droit heurtait le pouvoir, elle a opté pour la communication en direction des ONG et médias étrangers en dénonçant les traitements indignes infligés à ses compatriotes.
Son action a forcément dérangé le tout-puissant ministère du Renseignement et ses miliciens déchainés contre les velléités de s’écarter un tant soit peu de leur loi islamique pure et dure. Bien que musulmane pratiquante, les persécutions à son encontre dès lors n’ont pas cessé dans le but de la réduire au silence. Les interrogatoires, la prison pendant quelques semaines, la surveillance permanente, les menaces, l’expropriation rien ne lui aura été épargné pas plus à elle qu’à ses proches, ses amis, sa sœur, son mari piégé de façon sordide jusqu’à demander le divorce après 35 ans d’union sereine. Le Nobel de la paix décerné en 2003 a aggravé son cas, la hissant à une notoriété mondiale.
Avec sobriété elle raconte ce qu’ont été ces décennies pendant lesquelles elle a poursuivi une action désintéressée, soutenue par l’amour inconditionnel de son pays riche d’une culture plurimillénaire(1), par le besoin irréductible de justice. En 2009 la répression violente du soulèvement populaire contre les élections truquées d’Ahmadinejad lui ont fait comprendre le danger d’un retour en Iran dont elle était momentanément absente. Depuis ce jour malgré l’exil déchirant qui lui a fait renoncer à bien des liens affectifs, il lui reste la volonté de se battre encore et encore avec l’espoir peut-être d’un avenir moins sombre pour le peuple iranien dans l’âme duquel elle se fond.
(1) Elle cite le grand roi perse Cyrus II, auteur présumé de la première charte des droits de l’homme inscrite sur un cylindre d’argile au VIème siècle avant J.C.
A lire pour mieux comprendre 7 étoiles

Bonjour les lecteurs ..
Voici mon dernier livre lu pour cette année 2017.

Shirin Ebadi est iranienne, musulmane et a fait des études de droit.
Son pays, elle l'aime mais pas ceux qui le dirigent.
Elle va se consacrer à défendre les droits des hommes et des femmes de son pays où ils sont si souvent bafoués.
Elle recevra le Nobel de la paix en 2003 et sa vie va devenir un enfer rempli de menaces et d'intimidations l'obligeant à l'exil, abandonnant mari, amis et biens personnels.

Mais si Shirin Ebadi a tout perdu, elle ne renonce pas à sa liberté d'expression et à ses conviction et elle continue à se battre pour un Iran meilleur

Faby de Caparica - - 62 ans - 30 décembre 2017