Le bourreau T 01: Justice divine ?
de Mathieu Gabella (Scénario), Jérôme Benoît (Dessin), Julien Carette (Dessin), Virginie Augustin (Autre)

critiqué par Septularisen, le 15 mai 2017
(Luxembourg - 56 ans)


La note:  étoiles
L’HEURE DU BOURREAU
Au début de l’album, nous sommes à Paris vers la fin du Moyen Âge. Le bon peuple de Paris a une nouvelle raison de trembler, pour être exact, c’est un homme, un exécuteur, une véritable légende vivante… Il se nomme : Le Bourreau.

Personne ne sait qui il est, ni d’où il vient, quel est son passé, personne n’a même jamais vu son visage, mais il dispose d’un « don » extraordinaire… S’il a le nom d’un assassin, et un objet ayant appartenu à la victime de celui-ci, il peut le voir, le convoquer, et le faire venir, à l’instant et à l’endroit qu’il a choisis, pour l’exécuter et ainsi lui faire payer son crime… Le tout implacablement, sans aucune pitié, sans aucun remord, aucune hésitation, aucune compassion et pas d’échappatoire, peu importe qui est la victime désignée, son sort est scellé… Les Parisiens appellent ça « L’heure du Bourreau »…

Ce pouvoir, il l’appelle « le Don », lui vient, d’après lui, de Dieu lui-même. Dieu décide, le Bourreau exécute. D’autres ont eu ce pouvoir bien avant lui, mais aujourd’hui il est le dernier, et le seul… Mais, quand il se rend à son dernier jugement, celui d’un jeune enfant, ayant participé à un meurtre, un mystérieux saltimbanque, surnommé le bouffon, apparaît et pour la première fois bloque le don du Bourreau… L’enfant est alors sauvé…

J’ai beaucoup aimé cette histoire se déroulant dans un lointain passé. C’est un véritable scénario de polar que nous livre ici M. Mathieu GABELLA, doublé d’ailleurs d’un récit « initiatique » avec son petit côté « conspiration secrète ».
L’histoire est simple, très directe, ponctué de scènes d’action assez spectaculaires. Les personnages principaux sont très réussis, énigmatiques à souhait, torturés dans leur chair et leur esprit. Le «Bourreau » notamment et son mentor sont très bien décrits dans leur aspect psychologique. On apprend peu à peu, par des flash-back réguliers, - mais qui s’insèrent très bien et très logiquement dans l’histoire -, quel est leur passé, leur motivation, pourquoi il acceptent d’endosser le rôle, pourtant peu aimé, du bourreau et surtout d’où vient leur fameux « don »…

Les dessins de M. Julien CARETTE sont époustouflants de beauté. Ils rendent à merveille le Paris de l’époque médiévale avec ses maisons à pans en bois, avec ses toits en pente, ses petites rues insalubres et sombres. Le tout dominé en son centre par la cathédrale Notre Dame de Paris et son parvis. (Voir p. ex. Pg. 3.) Un véritable univers prend vie devant nous… Notons aussi les superbes dessins reflétant les scènes d’action, qui rendent vraiment bien le dynamisme de l’action (Pgs. 30-33 p. ex.), on s’y croirait !
Même les couleurs de M. Jean-Baptiste HOSTACHE « arrachent », mais tout en douceur et en nuances de brun et de jaune et de rouge pâle, presque du sépia parfois. Seul petit bémol, les découpages, qui bien que se permettant parfois quelques « excentricités » (Pgs. 8-10 p. ex.), restent parfois bien trop sages, pour refléter l’action qui est en train de se dérouler !

Un superbe album, d'un très bon et très haut niveau. Vivement la suite !...