Le Maître des tapis
de Olivier Bleys (Scénario), Alexis Nesme (Dessin)

critiqué par Blue Boy, le 15 janvier 2017
(Saint-Denis - - ans)


La note:  étoiles
Conte de Noël XXL
Lors d’une tournée hivernale dans la campagne russe, le vieux maître tapissier Fedor sauve la vie du jeune Danil, pourchassé par les soldats du boyard Alymoff. A bord d’un tapis volant, tous deux vont prendre la fuite et se réfugier chez la sœur de Fedor. Danil, obligé de travailler pour le compte du vieil homme en dédommagement de sa marchandise perdue, va ainsi tomber amoureux de Katia, la nièce de Fedor…

Pour les fêtes de Noël, les éditions Delcourt avaient fait les choses en grand avec ce joli conte fantastique pour enfants (« pour les filles et les garçons »). Bénéficiant d’un grand format et d’un magnifique tirage avec incrustation dorée, l’album fait littéralement rêver, avec en outre une couverture qui résume bien l’histoire : deux jeunes amants sur un tapis volant tentent d’échapper à d’affreux soldats dans les neiges de Russie… Et à la fin du livre, un cadeau bonux (expression impossible à comprendre pour les moins de vingt ans) : un pop-up à construire ! Tout ce qu’il faut donc pour séduire le jeune public.

Quant à Alexis Nesme, il semble aussi doué pour le dessin que pour la mise en couleur, jouant superbement avec les ombres nocturnes, les rayons de lumière, et les ambiances villageoises neigeuses où brille la douce chaleur du foyer. Et le grand format décuple le plaisir qu’on ressent à admirer les planches. Inévitablement, on pense à « L’Autre monde », de Florence Magnin, un classique du neuvième art, et destiné aux enfants de 7 à 77 ans celui-là...

L’originalité de l’histoire réside dans le croisement de deux mondes, comme si celui des « Mille et une nuits » avait été transposé dans la Russie du XIXe siècle. De plus, l’architecture byzantine qui caractérise certains édifices joue à merveille le rôle de trait d’union entre les deux cultures russe et arabe. Le scénario d’Olivier Bleys est toutefois un peu léger, et hormis peut-être une maison en feu et un « tapis sauveur », on ne trouve rien qui marque vraiment les esprits. L’autre léger bémol serait à chercher du côté des personnages, qui n’ont pas suffisamment de consistance pour que l’on s’y attache. A moins que ce ne soit l’ensemble, presque trop léché, qui ne donne cette impression. Mais on est littéralement émerveillé devant le dessin, et ce n'est déjà pas si mal.