Je ne reviendrai pas sur l'histoire fort bien introduite par Saule.
Comme indiqué en titre, "Le commis", sous un habillage réaliste, fait plutôt figure de conte moral dont le message à connotation religieuse se dévoile peu à peu.
Malamud s'y révèle un excellent conteur qui sait ménager ses effets, ses rebondissements et captiver son lecteur jusqu'à la fin. Cela constitue d'autant plus ici un véritable tour de force que tout se déroule dans l'espace restreint et l'univers étriqué d'une petite épicerie au cœur de Brooklyn où se noue cette relation centrale entre les deux personnages masculins principaux que l'auteur a su nous rendre attachants et souvent émouvants.
[Spoiler ?] La rédemption par la souffrance et le sacrifice, tel est le thème central de cette fable dont le message distillé peu à peu ressort et s'impose dans une fin particulièrement abrupte et surprenante dans sa radicalité. Je dois dire que je ne m'attendais pas du tout à cela et cette valorisation de la souffrance n'a pu rencontrer ma sensibilité et mon adhésion.
Ceci dit, je m'en voudrais de détourner le lecteur potentiel de cet ouvrage. Indépendamment de mon appréhension personnelle du fond, je rejoins tout à fait Saule sur le fait qu'il mérite largement d'être lu.
Myrco - village de l'Orne - 75 ans - 17 septembre 2018 |