Xavier Niel, l'homme Free
de Gilles Sengès

critiqué par Colen8, le 17 août 2016
( - 82 ans)


La note:  étoiles
De l’ombre à la lumière
Plusieurs années ont passé depuis la publication par un journaliste économique et politique de cette biographie non sollicitée d’un personnage intrigant, fort bien protégé par son entourage proche et ses salariés. C’est donc par médias interposés qu’il faut aller en chercher une quelconque actualisation. Fort de belles réussites technique, financière et stratégique d’entrepreneur acquises en à peine 25 ans, Xavier Niel jeune bachelier de 20 ans à ses débuts professionnels s’est hissé au niveau du gratin de la haute fonction publique et des grands patrons du CAC 40. Sa réputation malmenée après des débuts troubles qualifiés depuis d’erreurs de jeunesse n’a cessé de s’améliorer notamment à partir de l’introduction en bourse de son groupe Iliad*, qui l’oblige à un maximum de transparence vis-à-vis des marchés financiers.
L’enquête fait découvrir « l’univers impitoyable » des opérateurs concurrents pendant la dérégulation des télécoms. Elle détaille les jeux de pouvoir concernant les attributions de licences en téléphonie fixe puis mobile, la valse des centaines de millions d’euros dans des fusions-acquisitions où la défense de l’emploi salarié semble incongrue. Xavier Niel parvient avec son groupe à s’y frayer un chemin en surmontant tous les obstacles. Cerise sur le gâteau, devenu en 2012 l’un des acteurs majeurs des réseaux d’infrastructures de l’économie numérique (téléphonie, internet, fibre optique), il met un pied dans la presse nationale considérée comme le must des réseaux d’influence par nos plus grands capitaines d’industrie. Son entrée dans le capital du quotidien Le Monde aux côtés de Pierre Bergé et de Mathieu Pigasse lui apporte de facto une respectabilité indiscutable.
*Le lien http://www.iliad.fr/finances/2016/CP_100316.pdf indique un chiffre d’affaires de 4,4 milliards d’euros en 2015, pour 12 millions d’abonnés.