Loup-Phoque
de Davy Mourier

critiqué par Blue Boy, le 17 juillet 2016
(Saint-Denis - - ans)


La note:  étoiles
La banquise en folie
Sur la banquise, on trouve de drôles de créatures : un ours bas du front, un manchot dépressif, une chouette mauvaise mère sadique, un poisson suicidaire, mais surtout un loup-phoque, croisement raté d’un père loup et d’une mère phoque. A vrai dire, ce petit monde blanc et gelé ressemble comme deux cristaux de glace à notre société…

Les pôles fondent, on en a maintenant la preuve depuis plusieurs années. Davy Mourier, en bon clown triste du neuvième art, a profité des 24 heures de la BD pour soulager ses inquiétudes quant à l’état de la planète, à l’aide de son humour bien à lui. Sa recette : superposer des textes « adultes » à un graphisme « enfantin ». Le cynisme et le mignon faisant équipe. Une association incongrue, à l’image de ce loup-phoque improbable.

C’est parfois drôle, parfois moins, notamment lorsque les calembours tombent à plat, et le cadre polaire n’est pas toujours justifié, certains des gags pouvant tout à fait avoir lieu ailleurs. Mais si l’on considère que les 24 heures de la BD sont une sorte de challenge, alors on pourra faire preuve d’indulgence pour des blagues dont on sent un certain manque de maturation. D’ailleurs ce n’est pas non plus une BD, mais plutôt une succession de dessins humoristiques, avec des personnages récurrents et un sens accompli du « running gag ». Et comme Davy Mourier est un vrai créatif sachant fignoler l’aspect ludique, ce grand enfant a eu la bonne idée, en guise de clin d’œil, d’adjoindre une planche d’autocollants des animaux à faire « disparaître » à la fin du livre. Cela étant, l’ouvrage n’est pas déplaisant mais loin d’être indispensable. L’auteur (a) fait beaucoup mieux avec sa série « La Petite Mort », dont un quatrième tome doit sortir à la rentrée.