Le corps de Marcel
de Jérôme Boursican

critiqué par Clarabel, le 11 mars 2004
( - 48 ans)


La note:  étoiles
Il ne s'agit de rien d'autre : Marcel, et puis son corps...
Ainsi l'annonce la quatrième de couverture ! "Le corps de Marcel" n'est rien d'autre que l'histoire du corps de Marcel, un grand-père de 88 ans, vivant seul dans son appartement, et qui voit débarquer son petit-fils venu vivre chez lui parce qu'il apprend le métier d'acteur.
Le narrateur est ce jeune homme qui s'adresse à son grand-père en employant le "Tu" pour parler de Marcel, sa jeunesse, son mystère, ses soucis de santé et ce corps qui refuse de plier et d'abdiquer. Marcel est un bougon qui ne parle quasiment pas, ou alors d'un seul coup, très sèchement. Il ne se livre pas, ne se raconte pas, ou bien lâche quelques mots sur son passé sans l'expliquer davantage. Pourtant on devine la réelle affection entre ces deux personnes. Le narrateur tente de connaître son grand-père, tente de comprendre son mécanisme : non seulement psychique que physiologique. Pourquoi ce grand-père se relève sans cesse, malgré les nombreuses alertes de son corps qui ploie, cède, vacille et menace de s'écrouler. A chaque tournant de page, on craint la disparition subite de ce grand-père : mais non, l'homme résiste; une force de caractère que le jeune homme tente d'expliquer...
On devine la fin irrémédiable de cette histoire d'amour entre un grand-père et son petit-fils, une relation de distance, de silence mais d'un attachement indicible. L'écriture de Jérôme Boursican est sobre, classique et solennelle. Ce petit roman nous dévoile un portrait très touchant et plein de sensibilité.