Les savants T1 - Ferrare, 1512 - Du plomb en or
de Luca Blengino (Scénario), Stefano Carloni (Dessin)

critiqué par Shelton, le 22 avril 2016
(Chalon-sur-Saône - 68 ans)


La note:  étoiles
Album très bien construit !
Qui ne connait pas le savant Nicolas Copernic ? En fait, vous connaissez le nom, vous l’avez entendu moult fois, mais si vous deviez en parler quelques minutes cela commencerait à devenir compliqué. Savant, oui, mais quelle spécialité, qu’a-t-il apporté à l’humanité, s’est-il trompé, a-t-il été accepté de son vivant, n’aurait-il pas été condamné par l’Eglise, lui aussi ? Bref, mille et une questions et vous ne trouverez pas toutes les réponses dans cette bande dessinée qui, certes, met en scène Nicolas Copernic dans l’Italie de 1512 mais pas pour une biographie, juste pour une histoire policière…

Je vais donc commencer par rappeler qui était ce brave Copernic. Chanoine, astronome, médecin, juriste – à cette époque on avait le droit de toucher à tout sans problème et cela donnait certainement une qualité à la pensée alors que les experts d’aujourd’hui ne voient le monde qu’avec un petit angle, en quelque sorte – Nicolas Copernic est surtout connu pour avoir montré que le soleil était au centre de l’univers et que la Terre tournait autour du soleil… L’héliocentrisme ! Une véritable révolution copernicienne, comme on a nommé cette théorie !

En 1512, date de cette histoire racontée par Luca Blengino (scénario) et Stefano Carloni (dessin), Copernic tente de rester discret sur ses recherches. Il revient à Ferrare, ville de sa jeunesse et d’une partie de ses études, au moment où tout le monde parle du suicide d’un étudiant. Mais sa mort parait suspecte, la police – enfin si on peut utiliser un tel mot à l’époque – parait dépassée. Il faut que Copernic et ses amis, cerveaux puissants et éclairés, participent à l’enquête… Mais, derrière cette apparence de suicide, il semble qu’il y ait quelque chose qui ressemblerait à de l’alchimie… Non ?

Alchimie ou pas, dès que de l’or apparait, les tensions, les attirances, les envies, les suspicions et trahisons ne manquent pas et les pièges aussi pour Nicolas Copernic qui doit montrer que la raison permet d’aller très loin… vers la vérité !

En fait, très rapidement on oublie le contexte historique et scientifique pour ne plus voir dans cette histoire qu’un polar historique. L’argent est un des moteurs du monde, depuis la nuit des temps, et, ici, comme bien souvent, il est accompagné d’un second moteur aussi cruel, le pouvoir. Le scénario est bien construit et j’avoue avoir aimé en oubliant que Nicolas était le grand Copernic. J’étais captivé par l’enquête, point à la ligne. Ce n’est d’ailleurs ni une qualité, ni un défaut, plutôt le signe d’un polar bien construit !

Alors, bien sûr, il y a un petit côté trompeur et anachronique. Il semblerait que dans cette série on construise artificiellement des ancêtres au grand et unique Sherlock Holmes. Certains trouveront cela inutile, superficiel, sans intérêt… tandis que j’affirmerais, sans retenue aucune, que cela m’est bien égal du moment que l’enquête, l’énigme, le mystère, fonctionne bien !

Donc, une bonne bande dessinée policière, à lire comme cela, ni plus, ni moins !