Points de chute
de Andi Watson

critiqué par Blue Boy, le 16 avril 2016
(Saint-Denis - - ans)


La note:  étoiles
Love me, love me not
A Londres, Chris vit en colocation avec James, tandis que leurs petites amies respectives, Alex et Fliss, partagent de leur côté un appartement. Ces trois-là se connaissent depuis le lycée, et Chris se sent parfois exclu de leurs jeux complices. Un jour qu’il accompagne James à un enterrement, il fait la connaissance d’une jeune femme, Una, qui semble être liée au trio de façon équivoque. Intrigué par cette jeune veuve, il va chercher à la revoir et tenter d’en savoir plus.

Andi Watson nous propose ici une chronique douce-amère dans le monde des sentiments : jeux de séduction, amours désunies et amitiés fluctuantes entre jeunes gens ordinaires. L’auteur anglais n’est pas un nouveau venu dans la bande dessinée. Connu pour ses romans graphiques mais aussi pour son travail d’écriture sur des comics « orientés jeunesse », il aborde une nouvelle fois la problématiques du couple et des rapports humains, avec de jeunes adultes aux prises avec leurs contradictions à l’heure des grands engagements.

Watson troque son trait à la Dupuy/Berberian pour un style très relâché, au bord de l’esquisse, assez peu engageant il faut bien le dire. Un peu comme s’il avait conçu ce « Points de chute » sur le coin d’une table. Malgré ce parti pris « tête à toto », il parvient plutôt bien à rendre l’expressivité de ses sujets, mais l’aspect de ces derniers reste fade et n’aide pas à les différencier, ce qui impacte parfois la fluidité de la narration.

Dans ces conditions, c’est une bonne chose que les dialogues soient peu étoffés. En fait, Watson semble avoir tout misé dans le cadrage, les postures et les expressions, de façon à souligner son analyse psychologique toute en finesse des personnages auxquels chacun pourra s’identifier facilement, à défaut d’être touché. Malheureusement cela ne suffit pas à produire un récit véritablement digne d’intérêt, les émois (très) intérieurs des protagonistes amenant peu de relief à ce marivaudage doux-amer, d’où un avis mitigé.