Le jour où j'ai dit non
de Samia Jaber

critiqué par CHALOT, le 16 avril 2016
(Vaux le Pénil - 77 ans)


La note:  étoiles
un témoignage poignant
« Le jour où j’ai dit
NON »
Livre écrit par Samia JABER
Collection ‘J’ai lu »
Editions Michalon
13 avril 2015
158 pages
Plus jamais ça !

L’auteure, jeune femme, raconte son calvaire.
Maltraitée, battue et violée par son compagnon, elle témoigne.
Il s’agit d’un récit dramatique, poignant qui ne laisse pas de répit au lecteur qui happé par cette tranche de vie ne peut laisser le livre qu’à la fin de la lecture.
Samia a fini par porter plainte grâce à sa détermination et aussi avec le soutien des policiers qui l’ayant vu arriver, ont compris et l’ont convaincue d’aller jusqu’au bout.
Il y a l’enfance avec ses joies et ses peines, une mère très dure qui frappe, un père aimé mais âgé et un environnement familial et social ancré dans les traditions patriarcales.
Mais comme l’explique bien Samia, la maltraitance conjugale touche tous les milieux sociaux : les pauvres, les riches et même ceux qui ont un niveau intellectuel élevé.
Piétinée puis faussement câlinée par son bourreau, elle est manipulée, frappée…. C’est un objet, l’objet de son compagnon qui n’hésite pas à frapper et frapper encore devant leur propre petite fille.
Les phrases s’enchaînent très vite, on se croirait dans un film d’action ….
La victime évoque, raconte et comprend très vite le mécanisme implacable qui peut la mener à la mort.
« Une femme maltraitée est une marionnette pour son conjoint et meurt lorsqu’elle ne peut plus exprimer son désarroi et son désespoir. »
Une femme bafouée, frappée n’ose pas porter plainte….. Pourquoi ?
Pour plusieurs raisons qu’elle analyse, prenant appui sur son expérience douloureuse.
La préface et la postface sont écrites par les deux avocates qui ont accompagné la victime et qui l’ont assistée durant le procès.
Elles apportent un éclairage juridique ancré dans l’histoire et l’évolution du droit pénal.
Aujourd’hui, depuis peu, le viol est reconnu comme tel, y compris au sein du couple…. C’est un progrès important même si trop souvent , l’affaire est requalifiée, passant du crime à l’agression sexuelle donc à un délit.

Jean-François Chalot