Demain, on phrase gratis
de André Stas

critiqué par Débézed, le 12 avril 2016
(Besançon - 76 ans)


La note:  étoiles
L'aphorisme est une perle...
« Malheureux qui, taré, acheta ce vil livre. Son auteur – il le sait – est bon à colloquer. » Je m’en fous, je ne l’ai pas payé, on me l’a offert mais ce n’est pas franchement sympa pour celui qui l’a payé pour m’en faire cadeau. Dois-je en rire ou en pleurer ? Je sais la question est déjà posée dans le recueil : « Peut-on rire de tout ? » et la réponse est fort pertinente : « Ca tombe sous le sens. On pleure bien de rien ». Ca ne me dit toujours pas si je dois en rire ou en pleureur mais « pour ce que le rire estoit le propre de l’homme » selon Rabelais (plus ou moins approximativement), j’en rirai à gorge déployée et j’en rirai d’autant plus que ce recueil est tout aussi désopilant que l’est le précédent qui lui valut un double compliment : « Un article (assez obligeant) consacré à mon dernier livre commençant par « Stas jongle avec les mots comme un Diable Rouge avec le ballon rond… », Christian améliore et m’envoie : « Stas joue avec les mots comme un diable rond avec un ballon de rouge ». Celui là je le retiens, je l’écris dans le creux de ma main pour ne pas l’oublier car je crois l’avoir déjà vu quelque part. C’est drôle, chez Stras les aphorismes tournent en rond et reviennent comme des boomerangs, plein de malice, l’auteur en convient « Dans le meilleur des cas, un aphorisme est une vérité de la malice ».

Mon commentaire, c’est un peu comme le bureau de Stas, un peu le bazar, ce n’est pas moi qui l’ai dit le premier, il l’a même écrit dans ce recueil. « Je sais ce que je veux dire mais c’est plutôt difficile, si vous voyez ce que je veux dire ». Vous ne voyez toujours pas ? Eh bien le plus simple c’est de lire directement dans le texte, de lire le recueil d’un bout à l’autre, c’est fin, ça se lit sans faim (de lecture) jusqu’à la fin. Et à cette liste surréaliste publiée dans ce recueil : « Plombier fumant un joint, juge condamnant une fenêtre, dentiste ramenant sa fraise, avocat recevant un marron, chasseur tirant la chasse,… Il faut de tout pour faire un monde. » Je pourrais ajouter : même un mauvais lecteur lisant une livre de bons mots.

« L’aphorisme est une perle qu’on trouve dans une moule » qu’il dit notre auteur, il a dû en connaître des pondeuses d’aphorismes pour publier des colliers de bons mots comme des rivières, ou alors il n’en a connu qu’une mais une pondeuse de compétition primée dans les concours officiels.

Tout cela n’est que mots, bons pour la plupart, mais le principal reste « L’amour, la Poésie, le Rock’n roll et la Pataphysique. Point barre ! » Eric Dejaeger, selon Maigros, celui de la saga, ajouterait « …et la Picole ».