Les visages de Victoria Bergman, Tome 1 : Persona
de Erik Axl Sund

critiqué par Mimi62, le 12 décembre 2020
(Plaisance-du-Touch (31) - 71 ans)


La note:  étoiles
Méandres de personnalités
Une histoire complexe dont on comprend petit à petit la raison de la complexité : on entre dans les méandres des psychologies des personnes. Parmi elles s'en trouvent qui ont des problèmes de double personnalité, d'autres qui ne savent plus trop où ils en sont de leur vie. S'ajoutent à cela des enfants ou ados tués dont on ne connaît rien car ils sont entrés clandestinement. Pour compliquer le tout, les instances supérieures ne sont pas intéressées pour passer du temps sur des crimes de personnes dont personne ne se préoccupe et dont la population ne se préoccupe pas. Elles trouvent qu'il vaudrait mieux passer du temps sur des affaires peut-être moins violentes mais qui apporteraient des statistiques intéressantes pour la population et la hiérarchie.
Petit à petit les choses se démêlent. On comprend mieux la situation des personnes mais cela ne simplifie pas le cheminement de l'enquête.

Les personnages sont intéressants, notamment Sofia, la psychothérapeute dont le cheminement interpelle et s'amène également à s'interroger sur les raisons poussant à s'engager dans une telle profession : trouver une réponse à ses problèmes ? Aider les autres à résoudre les problèmes que l'on a soi-même rencontrés ? Une vocation tout simplement ?
Le personnage de Jeanette, la commissaire, est également intéressant par le problème qu'elle pose concernant la relation travail vie familiale. Sur ce point, le sujet n'est pas nouveau mais son traitement en pointillé, selon ce que lui laisse comme temps son travail est une approche permettant de mieux s'approcher de ce personnage.
Le sort des immigrés clandestins qui finalement sont des personnes que personne ne voit et qui n'intéressent pas les instances car peu importantes dans les statistiques.
La lourdeur pesante de l'administration plus intéressée par des statistiques que par la mission réelle du service.

Pour le style, la traduction serait plutôt bonne si elle ne cédait pas à cette tendance de plus en plus fréquente de ne pas respecter les bases essentielles de la grammaire : phrases commençant par une conjonction de coordination ou un pronom relatif par exemple. Dommage car ce genre de pratique casse le rythme d'une lecture sans apporter aucun intérêt au récit.

Ce tome ne se suffit pas à lui-même. Pour espérer comprendre tous les rouages et le dénouement final il est nécessaire de lire le tome suivant et très probablement le troisième de la trilogie.
A la fermeture de ce livre, je me suis dit que je ne lirai pas la suite, ayant trouvé cet opus parfois un peu longuet... mais en ne sachant pas dire où étaient les éventuelles longueurs.
Peut-être était-ce seulement une perception car je voulais comprendre plus rapidement.
Il n'en reste pas moins qu'après une paire de semaine, j'ai envie de lire la suite.
A la fermeture de la quatrième, j'aurais dit que ce livre m'a moyennement plu et pourtant j'y repense avec plaisir.

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Ne rien laisser au hasard. C'était un compagnon dangereusement traitre. Parfois un ami, mais souvent aussi un ennemi imprévisible.