Big Data, penser l'homme et le monde autrement
de Gilles Babinet

critiqué par Colen8, le 17 février 2016
( - 82 ans)


La note:  étoiles
Créer de la valeur, mais pas seulement
Le Big Data, c’est une autre échelle, c’est une vraie rupture dans le traitement de l’information numérisée. L’information sémantique structurée ou non est partout, multiforme, pléthorique. En détectant les « signaux faibles » à partir de sources de données et de volumes impensables auparavant, elle ouvre d’innombrables opportunités à la créativité et à l’innovation ainsi qu’à des changements dans les usages touchant à peu près tous les secteurs économiques. Les exemples ne manquent pas pour montrer comment le Big Data remet en cause la façon de penser, d’organiser, de décider, de consommer, de travailler. Et pour rappeler qu’il crée plus de valeur que de croissance, apporte plus d’efficacité que d’emplois, ce dont les dirigeants institutionnels ou d’entreprises n’ont pas suffisamment conscience, faute d’y avoir été formés et préparés.
Croire qu’il s’agit seulement d’informatique et de logiciels, en laisser le champ à des seuls techniciens, ne pas sentir l’interdépendance des sources est une façon de se voiler la face. Tous les domaines étant plus ou moins concernés, sans attendre d’être dépassé il y a là matière à débattre collectivement et dans l’intérêt général des conséquences du Big Data : sur la souveraineté et la sécurité des Etats, sur la représentativité démocratique, sur les libertés publiques et individuelles, sur le droit de propriété, sur l’éthique. Entre menaces et opportunités il faut choisir certes, mais en connaissance de cause. Le pire scénario serait de laisser le pouvoir de nous gouverner à quelques uns ayant acquis la maîtrise de l’information recueillie grâce à des milliards d’objets connectés et de machines à penser (learning machines) surpuissantes. Ceux-là sont partisans de ce que d’aucuns appellent le transhumanisme. Mais n’essayons pas non plus de freiner des avancées prometteuses pour la santé, le savoir, les infrastructures, l’environnement, le développement durable dont dépend aussi l’indice du bien-être humain.
C’est écrit très clairement et sans jargon ni parti pris par l’un des experts du numérique en France.