Quand les ânes de la colline sont devenus barbus: Un roman d'aventures déroutant entre Belgique et Afghanistan
de John Henry

critiqué par Monocle, le 26 janvier 2016
(tournai - 64 ans)


La note:  étoiles
Les oeufs en étoile.
Les oeufs en étoile.

Jack de Kaboul est un leurre. Je ne pense pas dévoiler l'intrigue car il ne faut que quelques pages pour comprendre que Jack est une fille travestie, Jack est un bacha-posh.
L'importance du fils dans la société afghane est telle que ce sont les parents qui tricotent ce grand mensonge pour assurer la pérennité économique et sociale de la famille.
Jack vivra donc en garçon avec réussite jusqu'à ses vingt ans.
Mais les barbus veillent, ils jalousent et règnent sur tout. Ils violenteront son père, menaceront ses soeurs et le jeune homme sera obligé de fuir.
C'est une jeune femme qui se retrouvera à Bruxelles. Clandestine. Shabina.


John Henry est un jeune auteur belge, "quand les ânes de la colline sont devenus barbus" est son premier roman publié par les éditions "diagonale". Cette maison d'édition a pour vocation la promotion de jeunes auteurs et véhicule des valeurs alternatives. Bilan positif car pour une jolie découverte cela en est une fameuse.
Certes j'ai trouvé dans ce livre quelques imperfections de jeunesse, on sent la plume de l'auteur encore un peu hésitante mais c'est un tour de force d'avoir réussi un livre totalement original sur un sujet ayant pour cadre L'Afghanistan car le thème a déjà été exploité par de très grosses pointures de la littérature.
John Henry s'est clairement placé sur l'inédit et l'original et il tient le cap tout au long de ce très fort roman qui laisse des traces dans la mémoire du lecteur.
Bravo !
un hymne à la liberté 9 étoiles

Le titre du roman pourrait être celui d'une fable. Les barbus sont des terroristes à Kaboul et chez nous, sont-ils des ânes ?
Jack vit à Kaboul, misérablement mais heureu(se)x ? Shabina se doit d'être Jack, un homme, pour grimper dans le statut social ; Jack, parce qu'elle rêve de Jacky Kennedy. Kaboul vit dans la terreur et elle doit s'enfuir ; ce qui l'amène en Belgique. Sans papier, la vie n'est pas simple ; il faut accepter l'inacceptable et la voilà enceinte de jumeaux. Ses origines afghanes la poursuivent. Et c'est le retour à Kaboul...
John Henry tient le lecteur en haleine ; il le fait voyager en Afghanistan mais aussi à Bruxelles dans des milieux peu fréquentés par les autochtones ! Le quotidien des Afghans tant chez eux que chez nous n'est pas enviable ! L'on découvre le statut social de la femme musulmane et ce qui motive les aspirations terroristes. C'est un rappel du bonheur de la démocratie !

Ddh - Mouscron - 82 ans - 24 janvier 2017