Une constellation de phénomènes vitaux
de Anthony Marra

critiqué par Pascale Ew., le 16 janvier 2016
( - 56 ans)


La note:  étoiles
Survivre malgré la déchéance de la guerre
Tchétchénie, 2004 : après deux guerres, les rebelles sont toujours en conflit avec les Russes. Dans le village d'Eldar, des soldats ont emmené Dokka pendant la nuit et sa fille de sept ans, Havaa, qui se retrouve orpheline, est à son tour emmenée par leur ami et voisin Akhmed. Il veut la mettre en sécurité à la ville voisine et la confie à Sonja, seule médecin-chirurgien encore présente à l'hôpital. Mais Sonja hésite. Elle souffre, comme tous les personnages de cette histoire, de la dureté de la guerre et de ce qu'elle a fait d'eux : des fantômes qui survivent, qui ne dorment plus, ne se reconnaissent plus dans leur inhumanité. Elle est angoissée à propos de sa sœur Natasha qui a disparu.
Chaque chapitre dévoile une nouvelle part de la vie de chacun des personnages, les malheurs que la guerre les a fait traverser.
Seule la fin livrera une maigre et unique lueur d'espoir de ce livre plutôt lugubre. Toutes les autres lueurs d'humanité sont quant à elles éteintes les unes après les autres. La guerre tue tout sur son passage.
Ce roman dépeint la cruauté de la guerre et la transformation qu'elle opère en chacun. Il met en avant le dilemme de celui qui tente de survivre en collaborant et pour protéger son père, alors que ce père préférerait voir son fils mort plutôt que tombé dans une telle déchéance morale. La guerre déchire les liens les plus forts et en construit d'autres improbables parfois. Heureusement que le ton du roman n'est pas trop pesant, mais ce n'est pas une lecture de bord de plage !
Difficile à suivre 4 étoiles

L'histoire est intéressante mais le processus d'écriture m'a gênée. En effet, dans tous les chapitres on suit les aventures des mêmes personnages mais d'un chapitre à l'autre, l'époque change. Un chapitre se passe en 2004, le suivant en 96, celui d'après en 2002, celui encore après revient en 2004; ainsi de suite. J'avoue que j'ai trouvé cela très difficile à suivre.
Au bout de 250 pages, je suis passée directement aux derniers chapitres qui se passent en 2004 pour quand même connaître les fin des aventures des personnages.
La fin m'a bien plu.

Delph85 - - 44 ans - 3 juillet 2017