La course au mouton sauvage
de Haruki Murakami

critiqué par Duncan, le 21 février 2004
(Liège - 42 ans)


La note:  étoiles
Le mouton, cet animal incompris...
On apprend beaucoup sur les différentes races de moutons dans ce roman...

Et quel mouton ! Celui-ci a la propriété de prendre possession de l'esprit des gens... Pourquoi ? Prendre le pouvoir bien sûr !

Suite à une photo à lui envoyée par "Le Rat" ( tout le bestiaire y passe ! ), un publicitaire à la vie morne ( son seul bonheur consistant à admirer les oreilles de sa petite amie ! ) va être plongé dans une intrigue rocambolesque: retrouver un mouton étoilé !

Une galerie de personnages défile: le secrétaire du maître, le docteur es mouton, l'homme mouton etc. dans cette histoire qui flirte joyeusement avec le fantastique. Et le tout est vraiment divertissant ! Les deux cents premières pages défilent à une vitesse incroyable !

La fin est toutefois un peu "décevante" comme toujours dans ces histoires qui n'ont ni queue ni laine... euh... tête ! En tout cas, si elle n'est pas décevante, elle laisse sur sa faim... je mangerais bien une côtelette d'agneau moi ;-).
Espoir d'accrocher 7 étoiles

Ce livre est mon deuxième essai pour découvrir l'œuvre de Murakami.
Si le début du récit peut déboussoler, on se retrouve quand même embarqué dans cette histoire poétique, un peu absurde et qui reflète l'univers si particulier de l'auteur.
Néanmoins, j'avoue qu'on espère un second souffle pour que ce livre reste en mémoire.
Ce n'est pas le cas mais "la course au mouton sauvage" en offre assez pour, me semble-t-il, découvrir Haruki Murakami.

Vinmont - - 49 ans - 6 novembre 2022


LE MEILLEUR DES MURAKAMI! 10 étoiles

Au début de l’histoire nous sommes en octobre 1978. Nous retrouvons ici le héros de deux des précédents récits d’Haruki MURAKAMI, à savoir « Écoute le chant du vent » et « Flipper, 1973 ». L’homme a aujourd’hui la trentaine et travaille toujours avec comme associé son ami d’enfance, bien qu’à présent leur petit bureau de traduction est devenu une florissante agence publicitaire.

Récemment divorcé, notre héros est toujours le même « bon vivant » amateur de bières et fumeur invétéré, il vit seul, en compagnie de son vieux chat, dans un petit appartement de Tokyo. Il fréquente maintenant une jeune fille, qui est occasionnellement modèle, dont il est littéralement tombé sous le charme, fasciné, subjugué par ses… Oreilles!

Tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes, s’il ne recevait pas un jour la visite d’un mystérieux homme en noir, No. 2 d’une tentaculaire organisation d’extrême droite japonaise qui a phagocyté et dirige en sous-main, toute la vie politique et économique du pays et dont la puissance ne semble pas avoir de limites... Celui-ci, lui demande de lui expliquer la présence, - sur une photo qu’il a choisie pour illustrer la campagne publicitaire d’une société d’assurances-, d’un mouton trapu, de race inconnue, avec un motif brun en forme d’étoile sur le dos.

Malheureusement, notre héros est incapable de s’expliquer là-dessus et refuse de lui révéler la provenance de la photo originale. L’homme en noir ne lui laisse alors pas le choix, notre héros doit retrouver au plus vite le mouton sauvage…

Bon, inutile ici d’y aller par quatre chemins et de tourner autour du pot… J’ai adoré ! Non, aimé ! Non, aimé à la folie!

C’est un MURAKAMI «pur jus», avec tous les thèmes habituels, et comme toujours cette léger "brouillard" de fantastique qui enveloppe le tout, et qui fait constamment "naviguer" le récit (et le lecteur par là-même...), sur le fil du rasoir entre le monde du réel et le monde de l'imaginaire… Et non, tout n’est pas toujours expliqué, tout n’est pas toujours logique, tout n’est pas toujours plausible, et on aimerait parfois en savoir plus sur le héros et sa motivation, mais lire un MURAKAMI, c’est accepter cela aussi!...

Je dois aussi dire que, contrairement à certaines des critiques précédentes, je ne me suis pas ennuyé une seule seconde en lisant ce livre! Et n’ai remarqué aucune baisse d’intérêt de l’intrigue, dans la dernière partie du roman. Au contraire mon intérêt ne faisait que croître et j’étais pressé de connaître la fin de l’histoire! Il faut comprendre que l’écriture reflète à ce moment-là de l’histoire les sensations du héros, et les circonstances dans lesquelles il est, puisque se retrouve seul, isolé dans la montagne, dans une maison qui lui est inconnue, que sa petite amie à disparu, qu'il attend l'hypothétique retour d'un ami dont il ne sait ni quand, ni comment il va se produire...
J’ai d’ailleurs trouvé, et toujours en contradiction à certaines critiques, la fin très bien amenée, très bien écrite et très plausible avec l’ensemble de l’histoire.

Si je compte celui-ci, c’est le 11ème livre d’Haruki MURAKAMI que je lis… Et je ne peux vous dire qu’une seule chose… J’ai trouvé que c’était le meilleur que j’ai lu jusqu’ici!


P.S. : Seule recommandation non contraignante, et pour ceux qui n'auraient pas encore lu ce livre: Bien que «La course au mouton sauvage» puisse être lu séparément, je recommande avant la lecture de «Écoute le chant du vent» et de «Flipper, 1973», ne fut-ce que pour saisir l’histoire dans sa globalité et sa continuité, mais surtout, pour pouvoir «apprécier» comment tous les plus petits détails se mettent tout doucement (et sans que l’on ne s’en aperçoive vraiment…) en place, pour former un «grand ensemble» très cohérent à la fin!...
«La course au mouton sauvage» a d’ailleurs lui-même une «suite» puisque avec «Danse, danse, danse», et les deux récits cités plus haut, il forme une tétralogie.

Septularisen - Luxembourg - 56 ans - 19 janvier 2017


Un livre qui représente bien les qualités et défauts de Murakami 8 étoiles

Ce livre est prenant jusqu'à la moitié et commence ensuite à s'essouffler au fil des pages pour atteindre une fin en tuyau de poil qui à mon sens vient gâcher le roman de cet auteur inspiré mais pas "finisseur". On retrouve ce travers chez Murakami dans nombreuses de ces œuvres.

Malgré ces défauts, le charme agit, on pénètre cet univers, cette solitude presque méditative où le réel et l'absurde s'interpénètrent avec une certaine "cohérence".

Kreuvar - - 40 ans - 28 août 2013


Tuer la volonté de pouvoir 8 étoiles

L’écriture est belle, aérienne, poétique et terriblement prosaïque en même temps. Lorsque l’irréalité entre dans le récit, c’est comme métaphore, pour expliquer la passion du pouvoir qui dévore certains êtres humains les faisant ressembler à des animaux qui luttent pour la position dominante.

En passant, on apprend des choses sur le mouton, et surtout qu’il ne faut pas se fier aux apparences. Ce gentil animal a des mœurs rudes : le bélier dominant élimine toute concurrence mais se renouvelle à chaque saison, épuisé par le labeur intense qu’il a dû fournir auprès des brebis.

Or, les hommes ont des partisans qui les font durer aux plus hautes fonctions, ce qui aboutit à des oligopoles ou des oligarchies, très conservateurs qui s’accrochent à leurs privilèges et n’acceptent que les idées qui les servent.

Comme tous les bons livres, le récit peut se lire à deux niveaux : l’histoire d’un homme un peu rêveur mêlé à une histoire mafieuse à la recherche d’un ami disparu ou une image particulière du pouvoir et de la volonté de le conserver.

Nous sommes en 1970 à Tokyo. Le narrateur est un traducteur qui a monté une entreprise avec un camarade de classe et ils se sont récemment lancés dans la publicité. Sa femme vient de le quitter pour un de ses amis musicien et il s’est trouvé une girl friend en la personne d’une jeune femme à la fois mannequin pour ses oreilles qui le fascinent, correctrice à temps partiel dans une maison d’édition et call-girl. L’entreprise reçoit la visite du secrétaire du Maitre, homme d’affaires d’extrême droite à la tête de la mafia. Il veut savoir d’où il tient une photo avec des moutons sur un fond de montagne qui a été choisie pour illustrer une publicité sur une compagnie d’assurance dont il a fait mettre au pilon tous les exemplaires. Il le rencontre mais ne veut pas lui dire qui l’a prise. Il lui dit qu’il demandera à l’auteur de la photo mais qu’il ne sait pour l’instant pas où il est et de l’argent lui est donné pour qu’il le trouve.

IF-0513-4037

Isad - - - ans - 18 mai 2013


Drôle de mouton 6 étoiles

Le narrateur est publicitaire à Tokyo. Il a du mal à s’engager et à donner du sens à sa vie banale. Jusqu’au jour où il est approché par un mystérieux homme qui lui demande de retrouver un mouton pourvu de grands pouvoirs.
Pendant les 100 premières pages c’est l’ennui qui prévaut. L’histoire part dans tous les sens et le lecteur a du mal à recoller les morceaux. L’intention de l’auteur est probablement de nous faire ressentir dans un style hyper réaliste la vacuité d’une vie.
La course commence vraiment pages 126 avec la rencontre entre le narrateur et l’« un homme étrange aux propos étranges ». Le roman décolle enfin et devient délicieusement mystérieux.
Quelques beaux moments de poésie et des portraits bien brossés. Le tout entre réalité et fantastique.

Ravenbac - Reims - 58 ans - 4 mars 2012


Du danger de fréquenter le mouton étoilé 6 étoiles

Un jeune publicitaire japonais à la vie banale se voit soudainement approché par un homme à cause d'une photographie qu'il a publiée. En effet, sur cette photographie figure un paysage montagneux occupé par des moutons. Mais à y regarder de plus près, figure un mouton différent avec une étoile dans le dos. Le narrateur, décontenancé, se voit forcé de partir à la recherche de ce mouton ! Il n'a guère la possibilité de refuser car l'homme qui l'aborde travaille pour le Maître, dirigeant d'une puissante organisation d’extrême droite qui a la mainmise sur la politique, l'économie et la presse, par là même sur sa destinée.

Le narrateur avait publié cette photographie suite à la demande de l'un de ses amis, nommé le Rat. Dans son voyage, le narrateur sera accompagné de sa girl-friend comme il l'appelle lui-même, femme aux jolies oreilles. C'est au travers de montagnes lointaines et isolées, dans un paysage d'un froid intense que les deux personnages chercheront à décrypter le mystère du mouton étoilé.

Haruki Murakami, comme à son habitude, crée une galerie de personnages étranges : le chauffeur qui téléphone à Dieu, l'homme-mouton, un fantôme ... L'univers de cet auteur est toujours onirique et rappelle le réalisme magique si cher aux écrivains d'Amérique du Sud comme Garcia Marquez, Borges ou même Zoe Valdès. En même temps, le roman n'est pas complètement déconnecté du réel. On navigue constamment entre "ce qui est" et " ce qui n'est qu'apparence". L'Homme-mouton est-il une créature surnaturelle ou un homme vêtu de la peau d'un mouton ? Que penser du narrateur qui ne se reconnaît pas dans le miroir ? Que penser du même narrateur qui en touchant son visage ne reconnaît pas non plus son visage à un moment précis ? Et cette girl-friend qui semble se métamorphoser selon la coiffure qu'elle arbore ?

De plus, l'univers côtoie le fantastique, mais certains détails ne sont tout de même pas anodins. Ce mouton qui occupe l'esprit des hommes, qui vampirise ces êtres, que symbolise-t-il ? Il est responsable de la naissance de ce parti d'extrême droite. Se borner à l'onirisme paraît réducteur. Les rhinocéros de Ionesco et la peste de Camus reflètent la montée des idées fascistes, ce mouton semble lorgner vers cette même métaphore. N'y a-t-il pas une lecture plus historique, voire politique dans ce roman souvent réduit à simple univers surnaturel ? Une chose est certaine, Murakami n'appuie pas cette comparaison lourdement et n'a pas fait de ce texte une arme prosélyte. Il n'en demeure pas moins que l'image du troupeau ( peuple ), du mouton étoilé ( symbolique ) et l'évocation de l'extrême droite ancrent le récit aussi dans la réalité. Cette allusion historique pourrait être l'une des clés du roman, mais pas la seule.

Malgré la richesse de cette oeuvre, je me suis un peu ennuyé dans les longues descriptions des paysages. Il faut préciser que c'est l'un de ses premiers romans ! Il est donc plaisant de voir comment il a évolué dans les romans qui ont suivi qui l'ont consacré. J'ai surtout apprécié les dialogues mystérieux, parfois philosophiques. Même si l'ennui a été présent dans la seconde moitié du roman, il n'en demeure pas moins que l'on ne sort pas indifférent de l'univers de Murakami. On ne cesse d'y penser pour décrypter les diverses scènes et créer des liens entre les épisodes. C'est sans doute ce qui fait la richesse des grandes oeuvres.

Pucksimberg - Toulon - 44 ans - 18 février 2012


Lost in translation? 5 étoiles

Je me suis demandé quel était le brin de laine conducteur tout le long de ce roman et l'ai terminé dans la même perplexité. Pourtant comme je suis allé jusqu'au bout et que je ne suis pas complètement maso c'est sans doute à cause d'un certain charme un peu inexplicable , mais qui ne m'encourage cependant pas suffisamment à en entamer un deuxième du même auteur. La lecture des critiques précédente me rassure sur ma non compréhension , et j'imagine qu'on peut jubiler si on est en phase avec l'auteur .

Nav33 - - 76 ans - 5 novembre 2011


Ce livre m'a emballé 10 étoiles

Ce livre m'a marqué. J'ai découvert Murakami à cette lecture. Ce fut un choc. C’était différent de ce que j'avais pu lire auparavant et j'ai adoré l'intrigue, ce côté surréaliste et l'atmosphère qui se dégage. J'ai lu d'autres livres écrits par lui depuis. Seulement, lorsque je pense au mouton sauvage, j'ai vraiment l'impression d'être dans cette île au nord du Japon, en principe Hokkaido. Et bravo pour cette superbe traduction de Patrick de Vos!

MSC - - 59 ans - 6 octobre 2011


Problème de traduction peut-être 4 étoiles

J'ai purement et simplement raffolé de La Fin des Temps. En revanche je traîne la patte, sans mauvais jeu de mots, pour la lecture de La Course au mouton sauvage.

Je n'arrive pas à rentrer dans l'histoire et ne retrouve plus du tout la qualité qui m'avait séduite dans La Fin des Temps.

Je trouve par ailleurs la traduction de mauvaise qualité, même si elle a valu un prix à son auteur. D'autant que dans ce genre de littérature, la traduction est primordiale

Bref....

Lectrice 78 - - 55 ans - 2 février 2011


Poursuite suivie 8 étoiles

A la suite du personnage qui passe dans la vie tel un souffle d'air à peine perceptible -de l'inutilité du temps qui passe, qui ne fait que ça, passer, mais qui, toutefois ne se passe pas trop mal- j'ai couru derrière le mouton sauvage. Le flegme de vivre tout en vivant bien, je n'avais pas encore imaginé. Là, si.

Dommage que je me sois un peu essoufflée car vraiment il y a de l'inventif, de l'inhabituel et un côté humoristique, une distance d'avec les évènements qui m'ont vraiment bien plu. J'ai donc eu le souffle un peu court passé 300 pages mais j'ai franchi la ligne d'arrivée assez ravie.

"Ecoutez, j'ai passé la nuit à réfléchir et je sais maintenant de quoi je parle. A savoir que je n'ai vraiment pas grand-chose à perdre. J'ai divorcé avec ma femme et je quitte mon boulot aujourd'hui. L'appartement que j'occupe, je le loue. Quant aux meubles, je n'ai rien de bien fameux. Ma fortune tient en une épargne de deux millions de yens, une bagnole d'occasion et un vieux matou. Mes vêtements sont tous démodés et mes disques sont pour la plupart des antiquités sans valeur. Je n'ai pas de réputation à défendre, ni de crédit social, encore moins de sex-appeal. Je suis sans talent et déjà plus de la prime jeunesse. Je passe mon temps à raconter des idioties que je regrette toujours après coup. Bref, pour reprendre votre expression, je suis un médiocre Qu'est-ce que j'ai d'autre à perdre ? Dites-le moi si vous voyez quelque chose".

Garance62 - - 61 ans - 10 mai 2010


J'ai couru mais vite essoufflé je me suis mis à marcher 7 étoiles

Mega-giga-ultra-supra-emballé par les précédentes lectures de "La Ballade de l'impossible" et "Danse, danse, danse" je me suis rué comme un sauvage affamé à l'appétit gargantuesque sur ce livre chaudement recommandé par un ami qui m'en parlait comme du meilleur de Murakami.

A mon humble avis, il se trompe.
Certes le livre est bon mais il ne dépasse pas les deux précédemment cités je trouve.
Si je n'avais pas été en vacances au moment de le lire je pense que j'aurais même davantage trainé le pas, notamment sur la dernière partie du livre où le narrateur se rend dans cette maison isolée de toute civilisation où l'intérêt de l'intrigue diminue simultanément au nombre de pages.

Malgré une histoire, une construction narrative et des personnages moins mystérieusement séduisants qu'à l'habitude, le livre reste propre à l'atmosphère murakamienne: planante, envoûtante, inquiétante, mélancolique et attachante, ce qui n'est pas une mince affaire pour un auteur standard.
Mais voilà Murakami est supérieur... et j'attendais donc plus également.

Reste une étrange impression de spleen en tête comme une saveur indescriptible mais pas méconnue reste en bouche à taquiner les papilles.
Excitant..

Lescapricesdenicolas - - 41 ans - 29 décembre 2009


Poésie et résonance 8 étoiles

Cette course au mouton sauvage est encore une fois une poésie qui ne dit pas son nom. On aime ou on n'aime pas Murakami, ceux qui attendent d'un roman qu'il délivre toutes les clés qui le referment passeront leur chemin, les autres comme moi, ressentiront encore cette résonance forte qui les guide du début à la fin des romans de Murakami.
Ici, le mouton n'est qu'un prétexte pour qu'un jeune cadre publicitaire quitte Tokyo et se réfugie finalement loin de tout, face à lui même. Difficile d'en dire plus, les romans de Murakami ne s'expliquent pas mais se lisent un point c'est tout. On s'accroche alors à un mouton ou alors on s'assoit au bord d'un rivage quelconque; le tout est d'écouter cette résonance qui émane des livres de Murakami.

Oxymore - Nantes - 52 ans - 25 mars 2009


Bénito Moutonlini 7 étoiles

Le style est fluide, l'histoire, à mi-chemin entre l'absurde et la science-fiction, est très prenante. Seule la fin est quelque peu décevante..

Franckyz - - 45 ans - 24 novembre 2007


:) 9 étoiles

J'ai tout de suite accroché avec l'histoire. Le personnage m'a plu rapidement : un publicitaire un peu blasé qui a l'air de s'ennuyer à mourir. C'est pour cela que dès qu'il lui arrive quelque chose d'extraordinaire, il fonce. De toute façon, qu'a-t-il à y perdre? La quête du mouton est très bien ficelée et en parallèle, il y a une petite intrigue : qui est ce "Rat"?

Murakami ponctue son récit d'humour (la scène du chat qui pète m'a beaucoup fait rire), ce que j'ai particulièrement apprécié.

Petite ombre au tableau : j'ai été déçue par les dernières pages du bouquin.

Mane - Bordeaux - 36 ans - 27 août 2007


Pas trop mon truc 4 étoiles

Quand je lis ci et là sur le net les commentaires élogieux à propos de ce roman, je me dis que j'ai dû passer à côté de quelque chose. Pas faute d'avoir essayé, exploré, recommencé mais rien à faire, une dimension m'échappe.
Le style ne m'a pas plu tout de suite, je l'ai trouvé trop fluide, presque simpliste, par moments. J'ai cru à un souci de traduction mais non, pas à ce point-là. Cela va mieux après un moment mais tout de même, je n'ai pas été séduite.
L'histoire ensuite. Il a fallu du temps pour que ça démarre, que je comprenne, je me demandais où Murakami voulait m'emmener. Une (légère) lassitude s'est rapidement installée, parce que bon, les anciennes conquêtes, les souvenirs et tout ça, bof bof au bout d'un moment.
Heureusement (pour moi), ensuite, les choses changent, l'histoire évolue et là, il y a de bons moments, drôles voire loufoques, un côté surréaliste qui peut plaire, surtout lorsqu'il est teinté d'enquête quasi policière. Mais sur la longueur, je m'essouffle, je décroche, le personnage principal en viendrait presque à m'agacer, une impression qu'il y a lui et juste lui, c'est presque trop.
C'est dommage parce que le résumé m'a tentée, divers commentaires aussi, je m'attendais à quelque chose qui m'emballerait davantage... je suis restée sur le côté, jamais je n'ai réussi à entrer pleinement dans l'histoire. Pas la faute de l'auteur, c'est juste un style qui me branche moins que d'autres et puis voilà.

Sahkti - Genève - 50 ans - 27 juin 2007


Un son étrange 8 étoiles

Il n’est pas sans intérêt, quand il s’agit des romans d’Haruki Murakami, de savoir si l’on a affaire à un des premiers romans ou à l’un des derniers, car Murakami est un auteur qui se bonifie, tout en reprenant sans fin certaines idées avec lesquelles il joue, qu’il approfondit et sur lesquelles il brode. Il me semble qu’il y a un certain nombre de thèmes que l’on retrouve toujours ou presque dans ses ouvrages et qui y sont de mieux en mieux, de plus en plus subtilement traités.
Cette «Course au mouton sauvage», est un des premiers romans. C’est pourquoi, à mon avis, au vu des grandes qualités qu’il présente, on peut lui pardonner quelques lourdeurs, d’autant que Murakami ne tardera pas à s’en débarrasser totalement.
Tout d’abord, l’histoire en quelques mots : Le narrateur est un jeune cadre qui réussit bien en affaires mais commence à ne plus trop en éprouver de plaisir. De même, sa femme vient de le quitter sans qu’il en éprouve trop de peine. Il rencontre alors une nouvelle femme avec laquelle il entretient une relation amoureuse très tolérante, principalement axée sur la fascination qu’il éprouve pour ses oreilles qu’il juge parfaites.
Un jour, pour son travail, il publie par hasard ( ?) une photo que lui a envoyée un ami disparu on ne sait où. Cette photo agreste montre des moutons et l’un d’eux ne ressemble à aucun autre. Cette publication le mettra dans l’obligation de partir à la recherche de ce mouton, qui habite les hommes, se nourrit d’eux puis s’en débarrasse. A partir de là, tout, dans cette histoire devient possible. On est passé à travers le miroir, plusieurs fois même, si bien qu’on ne sait jamais plus de quel côté l’on est. La quête va mener le narrateur au cœur d’une montagne déserte que l’hiver gagne. Il rencontrera plusieurs personnages des plus étranges, réels ou non. Il retrouvera ou non, son ami disparu et, peut-être, un homme-mouton.
A un certain moment, j’ai bien cru avoir compris l’allusion, et que cette histoire de mouton étrange et tout puissant, si désiré par les hommes qu’il dominait si totalement qu’ils ne pouvaient lui échapper qu’en se tuant, était une allégorie de la drogue… mais cette belle illumination que j’avais eue n’a pas résisté jusqu’au bout à l’épreuve du récit et, une fois de plus dans ce livre, je me suis retrouvée à ne plus savoir ce que j’avais compris.
Voilà pour l’histoire, mais le charme – puissant - de ce roman est encore ailleurs. Il est dans le style fluide et vif, léger et profond. Il est dans les images qui frappent et dont on se souvient longtemps. « De temps à autre, quelqu’un toussait en faisant un bruit sec comme si l’on frappait la tête d’une momie avec des pincettes.»ou « J’imaginais les moutons fixant chacun de leurs yeux bleus leur portion de silence. »
Dans les idées qui vont nous occuper un moment : «Le temps est une chose désespérément continue, on dirait. Avec notre habitude d’y tailler chacun selon ses mensurations, on finit par être la proie d’illusions, mais le temps est d’une continuité à toute épreuve.»
Le charme est encore dans ce narrateur dont je dirais moi que la qualité et la principale caractéristique est l’honnêteté vis-à-vis de lui-même. Ca rend un son étrange de vivre comme ça, comme une voix solitaire dans un couloir de métro désert.

Sibylline - Normandie - 73 ans - 31 octobre 2005


je les ai comptés les moutons 4 étoiles

C'est le seul roman de Murakami que j'aie lu et je ne sais donc pas de quoi il est normalement capable, mais je n'ai pas envie d'en lire un autre.
Je me suis profondément ennuyée. Je ne suis pourtant pas allergique aux histoires manquant de réalisme et j'ai une certaine facilité à voyager dans d'autres dimensions, mais ici, je suis restée fermée au récit.
J'ai été jusqu'au bout mais je n'ai rien trouvé d'intéressant. Je n'ai pas été capable d'empathie ni de sympathie.
Dépression et froid, sont les impressions qu'il me reste.
Je laisse quand même 2 étoiles pour l'originalité du récit.

Trefoil - Mons - 55 ans - 20 avril 2005


Mouton don daine! 8 étoiles

J'aimais d'avance le titre de cet ouvrage et en grand fan de Murakami, j'avais très hâte de découvrir un de ses premiers opus.

Fus-je décu? Un peu. C'est quand même du Murakami, le standard de qualité est très haut. Mais...c'est un de ses premiers ouvrages..donc quelques lacunes mineures et une mauvaise traduction. Les personnages , sauf le rat, on un peu moins d'âme, sont un peu moins translucides, ce qui était la marque de commerce de Murakami.

L'intrigue Murakamienne tourne autour du rat, qui est quasi absent. Sans la ligne directrice du rat, ils semblent tous un peu des automates. Malgré tout, c'est très bon, très léger...un peu confus aussi. Très bon roman, mais loin de la perfection des Chroniques...

FightingIntellectual - Montréal - 41 ans - 28 juillet 2004