Ô Cruelle
de Nadja

critiqué par Pucksimberg, le 25 décembre 2015
(Toulon - 44 ans)


La note:  étoiles
Une réflexion sur l'amour face au temps
Ce roman graphique possède un certain charme, et les dessins à la gouache ont une magie qui leur est propre. Cette oeuvre permet de suivre de nombreux personnages lors d'un week-end. Cette instance temporelle permettra une réflexion sur l'amour, sur la fragilité des sentiments à l'épreuve du temps, sur la relation homme-femme. Il est question d'adultère, de vieillissement, de séduction ou de perte du pouvoir de séduction ... La nature, très présente dans ce roman graphique, est le théâtre de ces révélations et semble atteindre une aura symbolique tant elle nous donne des informations sur les hommes. Cette oeuvre permet avant tout une réflexion sur les thèmes évoqués ci-dessus, et est aussi l'occasion pou ouvrir un débat.

L'atmosphère est onirique parfois, on ne sait plus si tout est vécu, fantasmé ou rêvé. Plusieurs individus se croisent, ce qui permet de confronter des points de vue. Quelques indices nous invitent à tisser des liens avec des références mythologiques, comme ce Minotaure et ce fil dont il est question. Est aussi énigmatique cette tombe découverte au détour d'une balade, qui semble abriter une galerie souterraine. Il y est question aussi d'un hypothétique fantôme ... Nadja propose des pistes, mais laisse le lecteur interpréter et donner du sens à ce qui est lu.

Les dessins possèdent une force esthétique, mais les personnages se ressemblent énormément et l'on en vient à les confondre. Ce fait est tout de même problématique dans une bande dessinée. Le texte est très appréciable justement dans les réflexions sur le couple, parfois banal dans les discussions plus prosaïques. Il n'en demeure pas moins que ce roman graphique est original et structuré. Le lecteur perçoit le travail qui a été fait en coulisses.
Un roman graphique intrigant.