Tu tueras le père
de Sandrone Dazieri

critiqué par Killing79, le 7 février 2016
(Chamalieres - 44 ans)


La note:  étoiles
Personnages originaux
Non loin de Rome, un homme affolé tente d'arrêter les voitures. Son fils de huit ans a disparu et le corps de sa femme gît, décapité, au fond d'une clairière.
Le commissaire Colomba Caselli ne croit pas à l'hypothèse du drame familial et fait appel à un expert en disparitions de personnes : Dante Torre. Kidnappé enfant, il a grandi enfermé dans un silo à grains avant de parvenir à s'échapper. Pendant des années, son seul contact avec l'extérieur a été son mystérieux geôlier, qu'il appelle « le Père ».
Colomba va confronter Dante à son pire cauchemar : dans cette affaire, il reconnaît la signature de ce Père jamais identifié, jamais arrêté...


« Tu tueras le père » est le genre de roman qui sort de nulle part et dont les critiques sont unanimes. Dès sa sortie, sous la bannière d’une nouvelle collection « La bête noire » chez Robert Laffont, toute la presse, tous les blogueurs ont fait l’éloge de cet auteur qui m’était inconnu jusqu’alors.

Autant le dire tout de suite, j’ai vraiment accroché à cette histoire. J’ai tout de suite été emballé dans cette aventure aux relents malsains. L’atmosphère de secrets et de non-dits crée une envie de connaître la suite. Sans temps mort, les évènements et l’action se succèdent, au fur et à mesure que le mystère se désépaissit. Le scénario est bien ficelé et semble documenté.

Mais ce qui fait de ce thriller une véritable réussite, ce sont les personnages ! En effet, ils sont d’une grande originalité et je m’y suis vraiment attaché. Colomba, l’inspectrice battante aux actes incontrôlés et Dante, le reclus au passé traumatisé, vont très rapidement constituer une équipe hors du commun. Grâce à une plume agréable, Sandrone Dazieri fait vivre à ses deux compères des péripéties qui vont rouvrir leurs plus profondes blessures et mettre en lumière leurs failles sentimentales. Leurs deux caractères pourtant si différents vont finalement se compléter. Ils créent un ensemble basé sur une asociabilité commune. Ils deviennent alors des personnages marginaux pour lesquels on a de l’empathie et on s’inquiète pour eux. Pendant leurs différentes investigations, ils vont aussi croiser un grand nombre d’individus aussi bien alliés qu’ennemis, qui sont aussi captivants… Et que dire du Père, ombre glaçante qui rôde toujours et hante constamment les pages du livre!

Fourmillant de dialogues d’une grande authenticité et souvent drôles, cette énigme m’a enchanté. Après Donato Carrisi, le polar italien nous dégote une nouvelle perle. Je n’ai pas vu passer les 650 pages et j’ai hâte de découvrir la suite des aventures de ces deux protagonistes atypiques, aussi torturés que déterminés.
Pas mal du tout 8 étoiles

Découpé en chapitres courts et nerveux, ce thriller italien met en scène un duo assez atypique. Même si d’un côté c’est plutôt classique avec la présence de cette femme commissaire, Colomba Caselli, c’est surtout de l’autre que c’est plus original avec cet homme, Dante Torre, au passé dramatique puisqu’enlevé alors qu’il n’était qu’un enfant, et séquestré par la suite pendant onze années dans un silo à grains.

Psychologiquement fragilisé, il n’en reste pas moins très perspicace et doté d’un sens aigu quant à l’observation du genre humain, ce qui lui permet de déceler souvent efficacement le vrai du faux.

L’auteur, au style fluide et agréable, nous plonge avec plaisir dans les méandres de son histoire et dans les vies douloureuses de deux protagonistes aussi attachants l’un que l’autre.

Une deuxième enquête réunissant ces deux personnages est disponible, et c’est avec impatience que j’attends de la lire.

Ayor - - 51 ans - 22 juin 2018