Catherine de Médicis
de Mathieu Gabella (Scénario), Paolo Martinello (Dessin)

critiqué par Vince92, le 13 mars 2019
(Zürich - 46 ans)


La note:  étoiles
Une roturière à la tête d’une France dans la tempête.
Disons-le d’emblée, cet album de la série « ils ont fait l’histoire » est une déception… malheureusement, le défi qu’était d’adapter une biographie de la Reine Catherine en bande dessinée était trop exigeant. Gabella en adaptant son scénario sur la base des faits historiques échoue largement à faire comprendre les développements compliqués de cette époque (les Guerres de religion).
Un conseil au lecteur serait de lire la traditionnelle relation historique de quatre pages en fin de volume ici développée par Renaud Villard, spécialiste de la période, afin de saisir les enjeux et les développements historiques autour du personnage de Catherine. Sans cela, il risque fort de perdre le fil.
Les dessins ne facilitent pas la compréhension : les personnages ont tous plus ou moins les mêmes traits, et on confond aisément Guise et Condé.
Quant aux couleurs, un pâle lavis posé sur ce dessin assez médiocre, elles rendent l’ensemble d’une tristesse sans nom.
Issue d’une famille florentine célèbre, rien ne prédestinait Catherine à régner un jour sur la France. Les circonstances (mort du dauphin, mort de son mari Henri II au cours d’un tournoi, mort de deux de ses fils,…) font qu’elle aura accès au pouvoir et sera même de 1560 à 1563 la régente du royaume de France. Manœuvrière, elle aura toujours à cœur de ménager les différentes composantes du Royaume, Catholiques et Protestants, accordant à ces derniers plus de libertés qu’aucun autre souverain avant elle. Malgré cela, elle est auréolée d’une légende noire que l’historiographie actuelle tend à effacer, la bande dessinée le montre bien. Le massacre de la la Saint-Barthélémy qui lui est attribué est ainsi à remettre en perspective : toujours dans le cadre du maintien des équilibres politiques, Catherine ne pouvait pas laisser le parti protestant prendre de l’ampleur de façon démesurée.
Ce personnage extraordinaire méritait un tome plus abouti, dommage.