De quelques amoureux des livres
de Philippe Claudel

critiqué par Alma, le 7 décembre 2015
( - - ans)


La note:  étoiles
A toutes les malheureuses victimes de l’irrépressible envie d’écrire et d’être publiées
« De quelques amoureux des livres que la littérature fascinait, qui aspiraient à devenir écrivain mais en furent empêchés par diverses raisons qui tenaient aux circonstances, au siècle de leur naissance, à leur caractère, faiblesse, orgueil, lâcheté, mollesse, bravoure, ou bien encore au hasard qui de la vie fait son jouet et entre les mains duquel nous ne sommes que des menues créatures, vulnérables et chagrines »

Sous ce titre à rallonges, à lui seul poème et programme, une sorte d’hommage plein d’humour, de tendresse et de légèreté, à tous ceux qui un jour ont été tourmentés par le besoin impérieux d’écrire, ceux qui auraient aimé « durant leur passage sur terre rejoindre la communauté des littérateurs » mais n’y sont jamais parvenus .

Ce petit opuscule de 112 pages, joliment mis en page offre 97 exemples de procrastinateurs, de perfectionnistes, de victimes de la page blanche, de recalés de l’édition et autres ratés de l’inspiration, unis par un même destin .
Ils y sont présentés comme des personnages à la fois comiques et attendrissants qui ont tout sacrifié à leur vaine passion.
Ces 97 exemples de longueur variable, le plus souvent très courts - certains de quelques lignes - sont des concentrés de vie, poétiques et malicieux .

Une friandise littéraire, à l’écriture pleine de panache, à offrir à ceux qui sont travaillés par le démon de l’écriture (on doit en trouver parmi les Céliens…) .
Court essai malicieux 8 étoiles

Mon avis va être bref. Parce que ce livre est aussi court que son titre est long. Je vous laisse juger : « De quelques amoureux des livres que la littérature fascinait, qui aspiraient à devenir écrivain mais en furent empêchés par diverses raisons qui tenaient aux circonstances, au siècle de leur naissance, à leur caractère, faiblesse, orgueil, lâcheté, mollesse, bravoure, ou bien encore au hasard qui de la vie fait son jouet & entre les mains duquel nous ne sommes que de menues créatures, vulnérables & chagrine ».

En quelques 120 pages et autant de chapitres très succincts, Philippe Claudel fait jouer sa plume, toujours aussi maîtrisée, pour nous proposer une liste des différents motifs qui ont empêché un livre d’exister. Pour ce faire, il va alterner son inventaire entre des histoires vraies et des fables imaginées de toutes pièces. On va donc passer d’une anecdote historique avec des personnages identifiés, à une anecdote véridique où l’on doit deviner les acteurs, en passant par des anecdotes totalement loufoques. D’une page à l’autre, on s’intéresse, on s’intrigue, on sourit, on se marre...

Ce petit essai tout en fantaisie se lit très vite, ne laisse pas vraiment de trace, mais m’a permis de passer un moment plutôt agréable. C’est fin, malicieux, c’est Philippe Claudel !
Et finalement en incluant le titre dans ma chronique, le résultat n’est pas si court !

Killing79 - Chamalieres - 44 ans - 8 décembre 2017