La manufacture des rêves
de Yves Simon

critiqué par Kinbote, le 12 février 2004
(Jumet - 65 ans)


La note:  étoiles
Un beau livre d'admiration
Yves Simon recycle en la développant la matière de précédents ouvrages comme Jours ordinaires et Sorties de nuit. Au final, ça donne un beau livre d’admiration où l’auteur d’Au pays des merveilles de Juliet mais aussi d’Océans (entre autres romans) parle de lui à travers les autres, ceux qui ont modelé sa façon d’être et de créer.

Le livre suit une progression chronologique. Il débute dans l’enfance et se termine à la date du présent amour. En passant par la première guitare, l’écriture des premiers romans, la période « Sur la route », la carrière de chanteur à succès ou sa découverte du Japon. Il nous dit ses raisons d’aimer Lorca ou Hikmet, Proust ou « Julip » de Jim Harrison, son ami écrivain Nakagami, La jetée de Chris Marker ou Huit et demi de Fellini, African flowers de Duke Ellington, Paris ou NewYork. Mais aussi pourquoi il a aimé entre autres spectacles La chevauchée du lac de Constance de Peter Handke par Claude Régy ou Björk à la Sainte Chapelle. Il nous raconte ses rencontres, avec Mitterand ou Godard. Au devant de chaque chapitre, il indique ses redéfinitions des grands mots, façon pour lui de se les approprier. Pour « enfance », il indique : « Le temps où tout fait trace ».

« Ici je n’ai qu’un seul désir : célébrer les écrivains, poètes, musiciens, les villes et les pays – les objets -, films et cinéastes qui un jour m’ont enveloppé de leur providentielle folie et de leur beauté »

Un homme se fait translucide pour laisser entrevoir les lumières qui l’ont guidé...
Pour tous ceux qui ont aimé et aiment Yves Simon.