Nouvelles histoires extraordinaires
de Edgar Allan Poe

critiqué par Aaro-Benjamin G., le 11 février 2004
(Montréal - 54 ans)


La note:  étoiles
Légendaire
Sans aucun doute pour moi, le recueil de nouvelles le plus important de tous les temps. 23 contes fantastiques dont les chef d’œuvres : Le Cœur révélateur, La Chute de la maison Usher, Le Puits et le pendule, Le Chat noir et La Barrique d’amontillado.

Les nouvelles regroupées sous ce titre sont plus noires, moins accessibles que celles des autres collections de Poe, donc probablement plus appropriées pour les amateurs du genre. L’écriture de Poe est comme toujours, absolument délirante, élégante et traduite de manière irréprochable par un Charles Baudelaire au sommet de sa forme.

On retrouve tout le génie macabre de Poe dans ces courtes histoires tortueuses, perverses et sinistres. Un délicieux voyage au cœur de la folie d’un auteur légendaire.
Le champion de l'horreur gothique est de retour ! 9 étoiles

Le maître américain de la nouvelle fantastique est de retour avec ce qu’on pourrait une suite à ses HISTOIRES EXTRAORDINARES, de nouveaux contes à frémir tout seul dans son lit et qui inspectent les tréfonds de l’âme humaine. Il est un peu le pendant Guy de Maupassant aux States, avec cette différence qu’il n’a jamais été acclamé de son vivant. Chez lui, on met les pieds dans un univers cauchemardesque et révélateur de la personnalité humaine. Les chutes sont parfois inattendues. Par contre, l’écriture fort descriptive (très milieu du XIXe) fait qu'on a un peu de mal à se concentrer et à savourer le texte souvent complexe. Comme’ la traduction française a été signée Baudelaire, on se trouve face à de la belle littérature.

Les Amis d'Edgar Poe - - 34 ans - 13 octobre 2020


Quel ennui ! 3 étoiles

Cela faisait des années que ce recueil m'attirait, tant pour son titre que pour l'avoir beaucoup rencontré dans des mots fléchés et le savoir présenté comme initiateur du roman policier.

Comme toujours, une critique n'est pas une déclaration de valeur universelle mais bien le reflet d'un ressenti accordé sur la sensibilité du lecteur. C'est évident mais il est parfois nécessaire de le rappeler.

J'ai d'abord pensé que j'en attendais trop mais plus j'avançais dans l'ouvrage plus je me suis rendu compte que cette grande déception venait de l'ouvrage lui-même, sous tous ses aspects.

En ce qui concerne la référence au roman policier, j'avoue ne pas voir où elle se trouve, il doit s'agir d'autres ouvrages comme "Double meurtre dans la rue Morgue". En ce domaine, je trouve Sue bien plus évocateur, sans parler de Conan Doyle (je reconnais que ce dernier affirme avoir été influencé par Poe).
Je trouve d'ailleurs amusant que cette référence au roman policier contribue à construire sa légende d'auteur de référence, alors que pour beaucoup ce genre est encore actuellement considéré comme un sous-genre

Pour la référence au fantastique, je comprends mieux cette analyse mais suis loin de la partager. J'aime le fantastique mais pas dans cette dimension qui me fait davantage penser au fantasy, au gothique voire au gore, genres que j'élimine d'office tant il me déplaisent.
On ne peut davantage faire référence à la science fiction à la prospective ou à l'aventure magique.

Reste les personnages !
Ils sont dans la droite ligne du peu que je connais de la littérature américaine. On y rencontre des personnes tourmentées toujours à la recherche d'explications tordues basées sur la responsabilité des autres mais surtout par la leur. Des réflexions qui ne font que les enfoncer davantage sans aucunement les aider. Plus on avance, plus c'est sombre et le dénouement... n'en est jamais un. Ces personnages s'apitoient sur leur sort, sont présentés comme étant le centre du monde.
Sans intérêt pour moi.

On devine également, me semble-t-il l'arrivée de la période romantique qui, elle aussi, est loin de faire partie de celles que j'aime, en raison de ces façons de tourner en rond sans jamais avancer, sans jamais comprendre d'où vient ni où va le héros, un héros qui se complaît dans ce questionnement creux et sans fin. Je retrouve cela aussi dans la musique de cette époque.
Et pourtant on croise alors Balzac et Zola qui peignent la société avec une trame romanesque. Gervaise ne s'interroge pas sur le pourquoi de la déformation du deuxième métatarse du troisième orteil de son pied gauche. Elle est dans la vraie vie, elle souffre, elle se bat et on comprend pourquoi.
Elle est dans la vraie vie... faut-il se dire que ces auteurs, totalement déconnectés de la réalité, avaient un véritable potentiel d'homme politique ? C'est bien à ce moment là qu'a vécu Lamartine...

Lorsque je lis, j'aime que l'on me raconte une histoire, j'aime que cette histoire m'interpelle sur des conditions humaines, sur un déroulement historique, sur l'évolution d'une société mais je ne cherche nullement à lire un compte-rendu de consultation psychiatrique de personnes s'enfonçant dans une dépression.
Peut-être faut-il se rappeler le goût de cet auteur pour l'alcool et des drogues diverses et ne voir dans ses lignes que la transcription de ses délires ? Quoi qu'il en soit c'est toujours autant sans intérêt.



En conclusion, au cas où cela ne serait pas évident, je n'ai franchement pas aimé. J'ai déclaré forfait au milieu du livre. Je perdais mon temps et ai préféré aller sur d'autres chemins pour faire des rencontres qui parlent davantage à ma sensibilité.
C'est un ouvrage où je me suis profondément ennuyé, grandement en raison du fond mais peut-être encore plus en raison de la forme. Jamais on n'arrive à se projeter dans l'espace ni le temps et aucune empathie pour un personnage ne se développe pas plus que l'émergence d'un rejet face à ces personnalités qui n'en sont pas. Pour un psychopathe, au moins on éprouve un rejet total. Là, rien que de l'agacement et de l'ennui.

La qualité de l'écriture ? Je ne sais qu'en dire. Soit le manque d'intérêt du sujet rend l'écriture insipide, soit l'écriture trop lourde accentue l'ennui. Je ne sais pas Certains pourraient me reprocher de me comporter comme ces personnages en parlant de moi et je comprendrais votre ennui... mais à côté de ces nouvelles, cet ennui ne serait rien. Il me reste un sentiment d'écriture recevable mais cela ne peut suffire.

C'est un auteur que je ne rejette pas car il me semble intéressant en tant que témoignage de l'histoire de la littérature et de l'époque mais ce recueil ne figure nullement dans les lectures plaisirs ou humainement enrichissantes.
C'est surchargé, inconfortable et pompeux comme l'était la mode de l'époque, tout comme cela le fut dans les années dites folles. La littérature de cette dernière époque est quand même plus recevable.
Je vais cependant tenter la lecture d'un roman probablement d'un autre genre comme "Double meurtre dans la rue Morgue" mais j'avoue qu'au vu de l'époque et de la nationalité, je pars avec un a priori peu favorable. Par contre, relire un Conan Doyle...

Quelle note donner ?
Pour l'intérêt historique de la littérature ; 3
Pour le plaisir de lecture 0.5

Mimi62 - Plaisance-du-Touch (31) - 71 ans - 3 septembre 2020


Poe, LA référence ! 10 étoiles

Edgar Allan Poe (1809-1849) est un poète, romancier et nouvelliste américain, Il est l'une des principales figures du romantisme américain. Connu surtout pour ses contes, il a donné à la nouvelle ses lettres de noblesse et est considéré comme l’inventeur du roman policier. Nombre de ses récits préfigurent les genres de la science-fiction et du fantastique.

23 nouvelles autour de la Mort, de l'âme humaine et de sa part sombre.
Poe est un chirurgien des tourments de l'âme.
La Mort, la solitude, la perversité, l'horreur sont ses terrains de chasse.
J'ai plus particulièrement apprécié :
-> L'Homme des foules.
-> La chute de la maison Usher.
-> Petite discussion avec une momie.
-> Ombre.

Source d'inspiration de nombreux auteurs de Polars et de romans fantastiques (Stephen King, ...) , Edgar Allan Poe est une référence littéraire.
Des nouvelles de grande qualité servies par un style unique.
Un "Must" !

Frunny - PARIS - 58 ans - 30 mars 2019


Narrateur de la mort 9 étoiles

On ne se lasse pas du talent d'Edgar Allan Poe à explorer les tréfonds de l'âme humaine, à mettre sous forme de brèves histoires voire de petits contes les tortures que peut subir l'esprit humain. L'auteur américain nous parle du sentiment de culpabilité qui peut amener les meurtriers à se dénoncer, ce même sous une forme détournée, même en tentant de se berner eux-même. Il nous expose la folie des hommes, leurs obsessions maladives qui les poussent à l'acte (des dents insupportables, un art dévorant...) mais aussi leur bêtise (comme lorsque ces derniers se prennent à débattre de qui à la civilisation la plus avancée avec... une momie !).
Mais Poe est aussi un incroyable narrateur de la mort. A travers une maladie symbolique (la peste) ou dans toute autre forme, de façon allégorique (L'île de la fée) ou directe, il sait mieux qui quiconque installer une ambiance de mort, dans le sens premier du terme, avec tout ce que cela implique de décrépitude, de désespoir, de définitif.

L'auteur procède de manière amusante, il nous fait entrer dans chaque récit de manière abrupte, sans vraiment resituer le contexte, sans réelle introduction ; de même il sait créer des images dans la tête du lecteur sans pourtant l'appesantir de longues descriptions. Même au cours de la narration, même à la fin de l'intrigue ou du déroulement, il n'explique pas tout, ne justifie pas les actes des personnages, sauf par la voix même de ces personnages lorsqu'ils font office de narrateur.
Le résultat est là, les nouvelles sont rythmées, percutantes pour la plupart et donnent pourtant matière à réfléchir, à s'interroger sur l'esprit humain ; mais sur un angle nouveau, non pas celui de la cause ou de la conséquence mais plutôt sur les effets inconscients (sur le subconscient) du passage à l'acte, les effets secondaires pourrait-on dire. Avec plus ou moins de bonheur Poe utilise la science dans certains cas, la philosophie, quitte à rendre un tant soit peu obscurs des dialogues et des récits intéressants sur le fond mais plus hermétiques sur la forme. C'est flagrant dans la deuxième moitié du livre, qui a tout d'une curiosité vraiment attirante mais qui se montre de moindre qualité au final.

Recueil d'une homogénéité toutefois remarquable en terme de qualité, Nouvelles histoires extraordinaires est une preuve du talent incommensurable d'Edgar Allan Poe pour captiver son lecteur autour d'un imaginaire débordant (salué par Baudelaire), le faire frissonner devant les terribles perspectives que peut offrir le cerveau humain, lui faire sentir comme jamais ce qu'est la mort, et le plonger dans des atmosphères comme des bains d'eau glacée. Si vous ne le croyez pas, lisez juste Le Puits et le Pendule pour ressentir le véritable et oppressant sentiment de peur.

Ngc111 - - 38 ans - 12 janvier 2015


BIENVENUE DANS LES TREFONDS DE L'ÂME HUMAINE 8 étoiles

J'ai voulu découvrir ce fameux Edgar Poe par ce livre trouvé au hasard et je ne fus pas déçu. Par ces nouvelles, Poe nous emmène dans les entrailles de notre âme par le thème de la mort. Très bon ouvrage, il nous embarque, non pas d'une façon bête et glauque mais avec poésie. D'ailleurs, ces récits sont comparables à des sortes de fables ; l'auteur écrit avec une double sens quand on arrive à le comprendre. "Discours avec une momie" parodie la mode du 19ème siècle pour l'Egypte antique par exemple.


Le thème de la mort est récurrent mais l'humour gravite autour de certains de ses textes. De petits détails qui allègent le style parfois lourd de Poe. On peut citer le nom de la ville dans "le diable dans le beffroi : "Vondervotteimittiss" (je vous le garantis sans faute) signifiant "wonder what time it is". Un autre exemple dans "le roi Peste" avec les jeux de mots autour du mot "peste". Cette humour autour du thème macabre de la mort donne à Poe, je pense, tout son génie. Poe réussit l'exercice d'être capable de se moquer de ses contemporains tout en faisant rire (oui oui, j'ai rigolé) et faire réfléchir les lecteurs sur la folie et les "perversités" qui nous habitent.


Mais je ne vais pas jouer mon bobo intellectuel, le style est lourd et j'ai ramé en essayant de décrire ce fameux double sens dans certains récits. Je finis certaines nouvelles mais je ne vois pas où il a voulu en venir. Je m'attendais à une chute, une morale, une leçon mais non. L'exemple type est Hop-Frog. Poe ne les a pas écrites sans raisons quand même! La préface et le dossier de l'éditeur sont très utiles pour débriefer toutes ces nouvelles. Au passage, j'ai adoré "Le système du docteur Goudron et du professeur Plume".


Trois nouvelles m'ont surpris dans l'enchainement des textes : "Puissance de la parole", "Colloque entre Monos et Una" et "Dialogue entre Eiros et Charmion". L'esprit sordide marque une pause dans l'enchainement des nouvelles en laissant le côté métaphysique prendre le relai. Comme dit dans le dossier à la fin livre : "c'est une leçon de sagesse[…]". Je pense les relire un peu plus tard pour mieux les comprendre et les appréhender.

Le style lourd, un double sens pas très clair sont des défauts très vite effacés face aux situations dans lesquelles nous invite Poe. Par les nouvelles, on passe d'époques en époques, de personnages en personnages mais on remarque très vite les liens qui se tissent entre tous ces protagonistes : la peur et le frisson pour notre plus grand bonheur.

Buck - Rennes - 35 ans - 15 août 2013


le créateur du roman policier 10 étoiles

J'ai replongé avec délice dans Les nouvelles histoires extraordinaires d'Edgar, Histoires que j'affectionnais tout particulièrement quand j'étais adolescente.
C'est 'le portrait ovale', l'une de ces Nouvelles, qui m'a permis de renouer avec celui que je considère comme le créateur du roman policier, le vrai bon polar ! "Le portrait ovale" explore le thème du peintre aveugle et fou victime de son art, ou la rivalité entre l'art et l'amour, thème repris notamment par Balzac dans son chef-d'œuvre inconnu. J'adore !

Vero13 - Marseille - 55 ans - 21 avril 2011


Les meilleures histoires de Poe ! 9 étoiles

Ce recueil de nouvelles fantastiques est sans aucun doute le meilleur de ce qu'a pu faire Edgar Allan Poe ! Les histoires sont plus courtes, plus nombreuses et bien plus sombres que son premier recueil de nouvelles... On y retrouve le mythique "Chat Noir" qui est mon préféré, "le coeur révélateur" également terrifiant, "William Wilson" et son double, "Bérénice" et sa nécrose obsessionnelle etc... Malgré le style littéraire de Poe, qui n'est pas facile à lire je vous l'accorde, je vous conseille ce livre rien que pour la traduction française qui a été faite par Baudelaire en personne !!!

Si vous voulez lire du Edgar Allan Poe, prenez celui-ci...

Keox - - 40 ans - 27 février 2010


Mythique ! La suite 10 étoiles

Ce second recueil contient deux fois plus de nouvelles, elles sont, aussi, bien plus courtes. Et plus sombres. Mes préférées sont ici, je préfère encore plus ce second volet. "Le masque de la mort rouge", "Le roi Peste", "Le coeur révélateur", "Le puits et le pendule", "La barrique d'amontillado", "La chute de la maison Usher", "Le portrait ovale", "Bérénice"...Tout est super !
5,5/5 pour moi !

Bookivore - MENUCOURT - 41 ans - 31 mai 2009


Contient mes préférées de Poe 9 étoiles

J’ai trouvé ce recueil meilleur que les Histoires extraordinaires. Le problème des personnages est encore présent, mais j’ai plus embarqué dans ces histoires:

Le démon de la perversité (1850) : Le niveau de langage est trop haut, même avec un dictionnaire. J’ai aimé la dernière partie, mais c’était trop peu trop tard. 2/5

Le chat noir (1843) : Une de mes préférées. Mon genre de macabre. 5/5

William Wilson (1839) : Dans le genre doppelgänger, c’est un classique. 5/5

L’homme des foules (1850) : Pas si intéressant. 1/5

Le coeur révélateur (1843) : Génial, mais dans le même style, je préfère Le chat noir. 4.5/5

Bérénice (1835) : La suggestion est meilleure que la démonstration, un des bons éléments du récit. L’important n’est pas ce qui est décrit. L’histoire de la dentition de la femme me fait penser au sourire du chat d’Alice au pays des merveilles. 4/5

La chute de la maison Usher (1839) : Bonne atmosphère gothique, mystérieuse et le thème de doppelgänger encore? Mon genre. 4.5/5

Le puit et le pendule (1842) : Un classique. Très intense. 4/5

Hop-Frog (1850) : Moyen. 2/5

La barrique d’amontillado (1846) : Un peu sensationnaliste, mais j’adore. Ma préférée de Poe. Fou. Nemo me impune lacessit! Personne ne me provoque impunément! 5/5

Le masque de la Mort Rouge (1842) : Un archétype. Gaston Leroux en fait une référence dans Le fantôme de l’opéra. Vous avez à visualiser l’histoire pour la trouver intéressant. 3.5/5

Le roi Peste (1835) : Pas vraiment mon style, mais l’histoire est riche en détails et elle est dégoûtante à souhait. 2.5/5

Le diable dans le beffroi (1839) : Moyen, il faut que je la relise. 2/5

Lionnerie (1835) : Non, je n’ai pas aimé. 0.5/5

Quatre bêtes en une (1833) : Pas mon genre. 0.5/5

Petite discussion avec une momie (1845) : Moyen. 1.5/5

Puissance de la parole (1845) : Moyen. 1.5/5

Colloque entre Monos et Una (1845) : Pas mon genre. 1/5

Conversation d’Eiros avec Charmion (1839) : Mieux que les dernières. 2/5

Ombre (1835) : Je n’ai pas apprécié. 1/5

Silence (1837) : Je n’ai pas apprécié aussi ici. 1/5

L’Île de la fée (1841) : Moyen. Riche en descriptions. 2.5/5

Le portrait ovale (1842) : Je ne sais pas pour les autres personnes, peut-être parce que je l’ai super visualisé, mais c’est une de mes préférées. 5/5

Je suis devenue une admiratrice d’Edgar Allan Poe avec ce recueil. Je comprends que ce n’est pas le genre à plaire à tout le monde. Son écriture peut être repoussante, j’ai souvent été tentée de tout laisser tomber, surtout vers la fin du recueil, mais j’ai persévéré et j’ai été récompensée avec Le portrait ovale.

Nance - - - ans - 2 janvier 2008


Extraordinaire à tous Edgar 8 étoiles

En entamant ce recueil, je craignais de me retrouver face à une littérature aussi lourde que «Le roman de la momie» que je venais de terminer, ce dernier étant également étiqueté fantastique, datant de la même époque, et ayant reçu les éloges de Charles Baudelaire, traducteur des nouvelles d’Edgar Poe. Heureusement, on en est loin, très loin.
Les descriptions psychologiques sont riches et convaincantes, principalement dans les premières nouvelles qui traitent de la perversité, cette méchanceté gratuite parfois incontrôlable. La cruauté qui en résulte submerge le lecteur d’une profonde indignation, que j’ai intensément ressentie dans «Le chat noir».
Ce narrateur humble qui se confesse sur le papier, m’a rappelé la trilogie new-yorkaise de Paul Auster. Le trouble s’accroit quand on met en parallèle la manière avec laquelle est décrit le double de William Wilson (c’est-à-dire William Wilson) et celle utilisée pour dresser le portrait de Fanshawe dans «La chambre dérobée». Et puis d’un coup, je percute! William Wilson est en effet le pseudonyme sous lequel le narrateur publie dans «La cité de verre». La filiation est donc volontaire… et le plaisir identique.
Il est évident que ces récits ne ménagent pas un suspens comparable à ce qui se fait actuellement. On peut également s’étonner de la fin pour le moins abrupte de certaines histoires. Cependant, par ces nouvelles, Poe se pose en précurseur du fantastique (voire horreur) et du policier. Sa palette comprend également bien d’autres styles plus répandus à l’époque et dans lesquels il excelle.
Les nouvelles ne sont pas classées par ordre chronologique, mais ont peut-être été réordonnées selon les genres, car les dernières ne m’ont pas autant intéressé que les premières, sans quoi j’aurais ajouté une demi-étoile à ma cote. «William Wilson», «La chute de la maison Usher» et «Le puits et le pendule» constituent mon tiercé.

Jean Meurtrier - Tilff - 49 ans - 9 novembre 2007


Sombre et abouti 8 étoiles

Ce recueil de 23 nouvelles est plus puissant encore qu "histoires extraordinaires"; néanmoins il faut avouer que la lecture de certaines nouvelles est très austère. Ainsi, "Lionnerie", "Quatre bêtes en une", "ombre" et "silence" sont difficiles. J'ai lu ce recueil le soir en général et la fatigue accumulée dans la journée m'amenait à un état léthargique impropre à la lecture des nouvelles que j'ai cité (je réessaierai un jour).
Bon voilà j'ai parlé du côté négatif, passons au plaisir immense que j'ai ressenti à la lecture de la plupart des nouvelles. D'abord les thèmes: la mort dans son imminence, la maladie, l'amour dans sa mélancolie.
J'ai particulièrement adoré "l'homme des foules", "Hop-frog", "la chute de la maison Usher", "le puits et le pendule", "le roi peste" et le prodigieux "colloque entre Monos et Una" qui m'a pratiquement fait pleurer par la force de l'écriture et la beauté sans nom du sujet traité: métempsychose entre deux êtres qui se sont aimés.
En somme ces Nouvelles histoires extraordinaires m'ont semblées plus fouillées encore que les précédentes de Poe, la lecture n'y est certes pas toujours facile mais la beauté des textes et les paraboles qu'utilise l'auteur sont somptueuses; j'ai souvent ressenti la sensation de voir enfin s'exprimer mes sentiments sous des mots qui s'y apprêtaient de façon évidente et juste. Ne serait-ce que pour ça, Poe est à mes yeux un maître incontournable.

Oxymore - Nantes - 52 ans - 8 décembre 2005


Vite lu, vite oublié 4 étoiles

Je suis parfaitement d'accord avec la critique de "Ayor"...on s'ennuie ferme...c'est presque chiant à lire.Donc bon...je déconseille.

Pierre666 - Strasbourg - 42 ans - 24 novembre 2005


INDIGESTE. 2 étoiles

Voici un recueil de nouvelles dont la plupart sont plates et sans aucun relief. S'ajoute un style tellement particulier et difficile à ingurgiter qu'il en devient vraiment pénible à lire. Certaines sont plus ou moins réussies, comme par exemple "La chute de la maison Usher", "William Wilson", et "Hop-Frog", mais d'autres en revanche sont complètement incompréhensibles (cela serait trop long à énumérer). J'ai l'impression que Poe s'est beaucoup amusé à écrire ces histoires,mais surtout à flatter en permanence son ego. Cette oeuvre est réservée à un certain public dont hélas (ou tant mieux), je ne fais pas partie. Bref, vous l'aurez compris, je n'ai pas aimé.

Ayor - - 51 ans - 24 novembre 2005