Yasmina Khadra est un auteur qui me fascine tant il excelle à dépeindre les méandres de personnalités tourmentées dans les heurs et malheurs de nations pétries de violence.
Sa connaissance du Proche et du Moyen-Orient lui permet de situer ses personnages dans des scènes où le lecteur peine à distinguer la réalité de la fiction.
Comment la barbarie naît au cœur de l’home et quels sont ses terreaux, ce thème ne semble plus avoir de secret pour lui.
Chacun de ses écrits m’émeut et me fait réfléchir et c’est pourquoi c’est un auteur que je lis fréquemment.
« Les grands idéalistes déçus peuvent engendrer les plus féroces tyrans » étaient les propos d’un de mes professeurs au Collège.
Ce livre illustre à merveille ces propos.
Le prologue nous fait vibrer à l’unisson de l’idéalisme d’un enfant rêveur et empreint de mysticisme.
Dès le 1er chapitre, tout bascule, j’ai frissonné et frémi devant cet enfant devenu raïs, sa cruauté serait-elle fruit de sa grande sensibilité et d’une fêlure profondément enfouie.
Au fil des chapitres, je vais trouver ce personnage exalté, fier, mégalomane, féroce et misérable ; son déséquilibre est de plus en plus flagrant, on le perçoit de plus en plus pitoyable et fou à l’approche de sa dernière heure.
Vertigineux exercice de se glisser ainsi dans la peau d’un tyran et de nous faire percevoir les multiples facettes de sa personnalité. Yasmina Khadra fait une nouvelle fois preuve d’un grand talent.
Bafie - - 63 ans - 31 mai 2018 |