Aucun souvenir de Césarée
de Marie-Ange Guillaume

critiqué par Catinus, le 15 août 2015
(Liège - 72 ans)


La note:  étoiles
Partiellement autobiographique
Grace à plus de deux cents pages écrites surtout par sa mère, la narratrice raconte la vie de ses parents et donc aussi sa propre histoire. Pas mal d’humour dans ce récit qui est, sans doute, partiellement autobiographique.
P. 189 : « Ma vie racontée est maintenant plus vraie qu’elle ne l’était au fond de ma mémoire disloquée. Alors il fallait que je la raconte, quitte à la trafiquer. »


Extraits :

- Sauf que les vieux étaient trop vieux et qu’ils n’avaient pas de conversation (….), sauf que les zombies (vieilles personnes errantes, sans boussole ni le moindre neurone en état de marche) lui piquaient ses livres tant aimés.

- Je me méfie du bonheur car c’est une chose que l’on vous reprend.

- Cette maison sinistre, avec un crucifix planté au-dessus de chaque lit ( le modèle trash : épines et clous en relief, visage tordu de douleur)

- On vieillit par à-coups, je suis dans un à-coups.

- Il carbure à la Corydrane, comme Sartre. (…) La Corydrane, censée soulager les maux de tête et interdite à la vente en 1971 pour cause de dommages collatéraux, est un cocktail très addictif d’aspirine et d’amphétamines dont la principale vertu est de tenir éveillé et d’affuter la pensée – si on en a une.
(Note : dans l’après-guerre, de nombreux intellectuels étaient accrocs à la Corydrane )

- Je n’ai jamais rêvé ma vie, je n’ai jamais cru en rien, je n’ai donc pas été déçue et ça représente un sérieux avantage sur ceux et celles qui s’imaginaient pilote, danseuse, pompier, chirurgien, ou qui souhaitaient simplement changer le monde.