Chère école : Mémoire de maîtres, paroles d'élèves...
de Jérôme Pecnard (Illustration), Jean-Pierre Guéno (Edition)

critiqué par CCRIDER, le 24 janvier 2004
(OTHIS - 76 ans)


La note:  étoiles
Nostalgie quand tu nous tiens
Un magnifique album , en hommage à l'école de notre enfance ( entre 1950 et 1968 ) , cette communale bien directive et encore fidèle aux vieux principes laïques de Jules Ferry et de ses hussards noirs .
C'est avec une grande émotion que j'ai retrouvé ces photos en noir et blanc ( de Doisneau et Boubat entre autres ) de ces gamins si attentifs et sages en shorts et blouses grises . Je fus l'un d'eux . Les classes n'étaient pas mixtes , elles comptaient de trente à quarante gamins . Et tous ces petits objets familiers : les encriers , les plumiers , les ardoises , les osselets , je les ai eu entre les mains.
Le charme du livre tient bien sûr à toutes ces images et à à tous ces documents , mais aussi aux textes et témoignages . Des écrivains célèbres comme Camus , Signol , Sarraute cotoient des anonymes qui témoignent de leur amour pour l'école de leur enfance . En ce temps-là , les maîtres et les maîtresses étaient craints , aimés , respectés .
"J'étais un enfant heureux , j'allais en classe avec plaisir , je comprenais tout sans effort" dit Maurice . Nostalgie d'une enfance , d'une époque révolue , presqu'aussi lointaine que le temps des cathédrales . En effet , d'un seul coup , la pointe Bic , le tourne-disques Teppaz , le poste de télé noir et blanc Schneider ( nous avons eu exactement celui du livre à croire qu'il n'y avait qu'un seul modèle à l'époque ) sont arrivés dans ce petit monde . Tout a été bouleversé . Adieu l'enfance , nous avons basculé presque du jour au lendemain dans la modernité .
Etrange sentiment de bonheur et de nostalgie que de lire ce magnifique livre ...