Le minotaure 504
de Kamel Daoud

critiqué par Joanna80, le 15 mai 2015
(Amiens - 68 ans)


La note:  étoiles
l'Algérie, l'incomprise
mot de l'éditeur:
4 nouvelles qui claquent comme des uppercuts, ce constat donne le ton de la prose de Kamel Daoud.
Un chauffeur de taxi, dans un hallucinant soliloque, met en garde ses passagers contre Alger. Un militaire fou d'aviation attend en vain que quelqu'un, à la foire internationale où il expose, s'intéresse au prototype qu'il a quasiment construit de ses mains. Un marathonien court sans fin dans le stade des jeux olympiques d'Athènes. Un écrivain fantôme outrepasse son rôle.
Perdus dans le labyrinthe de leurs obsessions, ces héros abandonnés poursuivent inlassablement leur quête. Dans un pays qui leur échappe, leurs cheminements erratiques sonnent pourtant comme autant de promesses de révolte.
Avec ce petit livre percutant et inspiré, Kamel Daoud, qui vit et écrit dans son pays, pose clairement la question de l'identité: qu'est-ce qu'être algérien aujourd'hui?

Un style fort et compact (l'auteur est journaliste et ça se sent dans l'écriture). Un petit livre qui se lit dans un rien de temps mais qui analyse très bien l'Algérie d'aujourd'hui; un pays libre, mais qui souffre. Un pays riche, mais pas tout le monde et surtout pas le peuple qui profite de la richesse. Daoud explique bien que l'Algérie a beaucoup de possibilités, si seulement elle y croyait.