Les Batailles d'Hastings
de Eric Haviland

critiqué par CHALOT, le 16 avril 2015
(Vaux le Pénil - 76 ans)


La note:  étoiles
roman et philosophie intimement mêlés
Les batailles d’Hastings »
Roman d’Eric Haviland
Editions Finitude
111 pages
Janvier 2015


La sortie de l’adolescence


Cynthia, étudiante au Collège d’Hasting est retrouvée pendue

C’est sa compagne de chambre qui découvre son corps.

Toute la communauté éducative est stupéfaite : pourquoi a-t-elle décidé d’en finir avec la vie.

Eléonore « brutalement jetée dans un autre monde » n’accepte pas cette mort qui la gêne, qui l’empêche de vivre.

Toutes les filles vont aller à l’enterrement de Cynthia, la chorale va s’y produire, mais elle, Eléonore semble s’en « foutre »……

C’est le début d’une réflexion, au début c’est le refus, l’incompréhension, l’indifférence même qui n’est qu’apparente avant que tout doucement, la jeune fille jalouse même de la défunte qui semblait tourner autour de son petit ami, commence à comprendre.

Le milieu scolaire en internat est coupé de la réalité sociale.

On y retrouve les querelles amoureuses, les expériences douloureuses, les doutes, les jalousies mais aussi la solidarité.

Les leçons de la vie sont aussi et surtout celles que l’on apprend quand on est confronté à un événement majeur, parfois un suicide comme dans ce roman…..

Comme le dit et l’explique le révérend :

« Cynthia est allée seule au bout du chemin qu’elle voulait prendre. En l’accompagnant, en jouant et en chantant Dowland, vous reconnaissez sa mort et vous en faites quelque chose d’autre. Le jour de la cérémonie, vous comprendrez quoi. »

L’adolescente qui écoutait d’une oreille distraite l’histoire de la bataille d’Hasting racontée par son petit ami finit par gagner sa propre bataille et accepter son propre chagrin et par là-même entrer dans l’âge adulte.

Ce conte philosophique se lit comme un roman, fluide et offrant plusieurs sujets de réflexion.

Jean-François Chalot