Enlèvement avec rançon
de Yves Ravey

critiqué par Tistou, le 3 avril 2015
( - 68 ans)


La note:  étoiles
Rapt chez les branquignols
Curieux mélange de Charles Exbrayat et de Jean Marie Laclavetine. Exbrayat pour le côté décalé, le côté « je – ne – me – prends – pas – au – sérieux » et Laclavetine pour l’ambiance douce – amère, le côté « replié sur soi » de l’atmosphère.
Très court ouvrage, 140 – petites – pages, une narration qui ne se perd pas en chemin et qui va droit à « l’os ». Nous sommes en France (Jura ?), à la frontière suisse en zone montagneuse. Max est un homme jeune encore, comptable depuis 22 ans dans l’entreprise de Salomon Pourcelot. Max a un frère, aîné, Jerry, parti depuis quelque temps déjà en Afghanistan (actuel tout ça même si écrit en 2010), qui revient en franchissant clandestinement la frontière en ski pour un mauvais coup, mijoté (à l’initiative de qui précisément ? Il semblerait que ce soit à celle de Jerry …) avec Max et qui consiste à enlever Samantha, la fille de Salomon Pourcelot, afin de demander une rançon.
Jerry se dit « professionnel » de la chose. On comprend – et il le dira à la fin - qu’il est impliqué dans des préparations d’attentats terroristes, et que c’est bien la raison pour laquelle il est en Afghanistan. Tout ceci n’est effleuré par Yves Ravey qui va, comme dit plus haut, droit au but et ne se perd pas en digressions. Ce qui ne l’empêche pas de semer des indices de ci, de là.
Max, lui, n’est pas coutumier de ce genre d’action. On ne saura pas au final ce qui le motive à porter assistance à son frère, encore que … si en fait !
Nos deux branquignols mettent donc à exécution un plan assez simple mais c’est bien connu, il y a toujours un (des) grain de sable qui vient gripper la plus huilée des machines. C’est là qu’Yves Ravey m’évoque davantage Charles Exbrayat. Il y a du cocasse mêlé à la tragique bêtise de nos deux gaillards.
Yves Ravey, l’air de rien, instille pas mal de doutes qui ne seront pas franchement levés à la fin de l’ouvrage, même si la fin est claire. Et pas franchement morale.
Reste cette atmosphère confinée, un peu étouffante et poussiéreuse. C’est ce que j’ai ressenti.