L'étoile de Ratner
de Don DeLillo

critiqué par Dirlandaise, le 13 mars 2015
(Québec - 68 ans)


La note:  étoiles
Un jeune mathématicien et un message
Je viens de terminer ce livre. J’ai tenu le coup car je voulais savoir d’où provenait ce signal et ce qu’il signifiait. Pour résumer l’histoire, un jeune mathématicien de génie est recruté par un centre scientifique afin de décrypter un message provenant d’une étoile lointaine nommée « Étoile de Ratner ». Le message consiste en une série d’émissions radio entrecoupée de silences. Billy Terwilliger fait la découverte du centre et des gens qui l’habitent : des scientifiques excellant dans différents domaines et travaillant à mettre au point un langage universel afin de pouvoir répondre au message en provenance de l’étoile : le Logicon.

J’aime bien ce genre de délire, cette obscurité profonde dans laquelle nous plonge l’auteur, ce concentré d’absurdités, ce monde délirant provenant d’une imagination débridée. Ce livre force à une intense concentration afin de pouvoir bien absorber toute la matière contenue dans chaque chapitre. C’est un bonheur pour ceux qui aiment la complexité, la difficulté. Ce livre se mérite, il sème des embûches afin de décourager les lecteurs peu tenaces mais il récompense ceux qui ont le courage et la volonté de poursuivre ce voyage jusqu’au bout. Il invite à une réflexion sur le passé et l’avenir de notre univers. La fin est une véritable apothéose, un feu d’artifice, un point final jouissif et d’une froide beauté.

Lisez-le jusqu’au bout, il en vaut la peine car, à mon avis, il s’agit d’un chef-d’œuvre de la science-fiction qu’il ne faut pas laisser passer.

« Il n’est pas nécessaire d’écrire les mots. On sait à quoi ressemblera, page par page, et c’est en savoir assez. Tout est là, en vérité. Il existe toute une classe d’écrivains qui ne veulent pas qu’on lise leurs livres. Cela explique dans une certaine mesure leur prose délirante. Exprimer l’exprimable n’est pas ce pour quoi on écrit, si l’on appartient à cette classe d’écrivains. Être compris gêne un peu. »