Jeff Koons, la rétrospective : L'album de l'exposition
de Julie Champion, Caroline Edde

critiqué par Veneziano, le 5 janvier 2015
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
A découvrir, pour en avoir le coeur net
Jeff Koons étonne, écoeure, déroute, fait rire, choque, par ses provocations, ses formes enfantines gonflées comme des baudruches qui s'arrachent à des prix indécents.
Or, on ne peut juger et apprécier que ce qu'on connaît. J'ai donc voulu comprendre. L'influence du pop art est lourdement sentie, et les ballons qui donnent cet aspect enfantin à ses oeuvres rendent la plupart de ses créations sympathiques, parfois plaisantes. Sans doute vogue-t-il avec la nostalgie des années 1960 et du début des années 70, où tout allait encore bien, et probablement n'aurait-il pas tort.

Ce qui est plus contestable, voire gênant, réside dans ses immixtions répétées dans le kitsch revendiqué, le mauvais goût pour argument tape-à-l'oeil, le recours à la pornographie qui relève d'une paresse intellectuelle, donc esthétique, assez navrante. Sa liaison avec l'actrice italienne "de genre" La Cicciolina sert de source d'inspiration qui ne s'avère pas fatalement indispensable.
Sinon, l'influence de la publicité n'est pas en soi une mauvaise idée, comme le pop art nous l'a appris, il y a un demi-siècle.

Il est important de connaître les références et les modes d'expression récurrents pour comprendre le personnage. Mieux qu'un simple provocateur, il me semble tout de même rester un bon commercial, le bon goût n'étant pas toujours au rendez-vous, ni une référence absolue.