Les surréalistes : Une génération entre le rêve et l'action
de Christian Biet, Jean-Paul Brighelli, Jean-Luc Rispail

critiqué par Thomas Fors, le 30 décembre 2003
(Beloeil - 88 ans)


La note:  étoiles
Littérature et peinture se rejoignent
Bonjour.

La guerre 1914 / 1918 se termine, une génération est sacrifiée dans le sang, dans la boue et dans l'horreur. Dans ce contexte, littérature et peinture se rejoignent pour mettre en cause une civilisation faite de contraintes et d'exclusions.

Les personnes intéressées par le sujet trouveront dans ce livre matière(s) à réflexion.

Ils trouveront des documents, des témoignages, des reproductions, des analyses à propos de Breton, Soupault, Eluard, Péret, Dali, Ernst, Tanguy, Magritte, Man Ray, etc.

A recommander à ceux qui abordent l'étude du surréalisme pour la première fois. Un ouvrage complet.

Bonne lecture.
Eblouissement 8 étoiles


Le courant artistique du siècle dernier, dans le prolongement immédiat du dadaïsme. Traumatisé par la guerre 14-18, ces écrivains, ces peintres apprécient la moquerie, la plaisanterie, la provocation mais inventent également une nouvelle façon de voir ce qu’on appelle l’art ( terme à définir, évidemment ). Ils privilégient le rêve, la féminité, omniprésents, se réfèrent à la psychanalyse. Ils se chamaillent, se crêpent le chignon sur le terrain miné politique ( Urss et cie , la montée du fascisme, la guerre d’Espagne ).
Vous y retrouverez, dans cet ouvrage, les dates clés du mouvement , « des visions partagées de poètes et d’artistes, des jeux de mots, de lettres, d’images confrontées en plus de 220 illustrations « . Livre digne d’intérêt, mais j’enrage : il y est accordé à peine une page au peintre Paul Delvaux ; on l’y qualifie de post-surréaliste et d’impressionniste ( j’veux bien moi, mais … ) :

Extraits :

- Un couteau sans lame auquel il manque le manche ( Lichtenberg )

- La courbe de tes yeux fait le tour de mon cœur ( Paul Eluard )

- En 1933, les surréalistes apprennent le suicide de Raymond Roussel.
« Une tisane sur le fourneau à gaz, la fenêtre bien close, j’ouvre le robinet à gaz, j’oublie de mettre l’allumette « : René Crevel a , dans détours, raconté par avance la scène. Lorsqu’il passe à l’acte, en 1935, il ne laisse qu’un mot, épinglé à son veston « dégoûté « .

Catinus - Liège - 72 ans - 9 août 2011