Divines soirées
de Gaëtan Faucer

critiqué par Owierghem, le 3 mars 2015
( - 48 ans)


La note:  étoiles
Billet Divines soirées
"Divines soirées", un recueil de trois pièces.
Minimaliste théâtre par son nombre peu élevé de personnages et par les actions retenues, théâtre des trios, classique par les rencontres hasardeuses ou souhaitées, assez noir par ses surprises, le théâtre de Faucer désosse les pauvres vérités.
Si "Off" rappelait "Huis-clos" par ses ambiances, on retrouve dans "Divines soirées" l'influence sartrienne dans la première pièce "Spectacle mortel" où des morts cyniques devisent à l'envi. Dans
"L'appartement", des homosexuels se trompent et l'ultime séquence du recueil met en scène de gais amoureux.
Tristounet théâtre? Sans doute.
On y parle plus de mort, de machination, de leurre, que de vie. On y parle beaucoup pour se détester ou se délester, peut-être. Le poids des mots semble plus prégnant que celui des sentiments. Er si des êtres peuvent s'embrasser à pleine bouche, ils peuvent l'instant suivant être prêts au crime.
L'amateur de beaux mots, d'aphorismes, de scènes tendues trouvera ici matière. Puisque les personnages, avec leurs faiblesses, leurs tics, sont assez interchangeables : les hommes sont-ils plus veules ou négligeables que les femmes?
C'est un théâtre sans enfant, comme chez Sartre. C'est un théâtre presque sans devenir, sauf si l'on peut croire à la bluette de la troisième pièce ("Un dîner aux chandelles").
Il y a de l'amertume et de l'ironie. A revendre. Et une quête insensée de sens ; pourquoi vit-on ?
Théâtre décidément huis-closien jusqu'à l'usure?

Philippe LEUCKX