Huitième tome de la saga de la famille Desrosiers, ce récit se situe dans les années 30 à Montréal alors qu’une bonne partie des francophones croupissait dans l’ignorance et les petits emplois peu rémunérateurs. On retrouve donc Josaphat-Le-Violon accompagné de sa fille Laura, Victoire et son mari concierge Télésphore, les trois sœurs Desrosiers et leur partie de cartes hebdomadaire, Edouard le vendeur de soulier homosexuel fréquentant de plus en plus assidûment le club de nuit « Le Paradise » et quelques autres. Ces personnages habitent un quartier populaire de Montréal et chacun recherche l’évasion et la trouve soit dans l’alcool pour Josaphat et Télésphore, le cinéma pour les sœurs Desrosiers, les romans pour Nana et enfin Edouard endosse le personnage de la duchesse de Langeais afin d’échapper à lui-même et vivre quelques heures d’un bonheur intense autant qu’éphémère dans l’atmosphère enfumée du club de nuit Paradise.
Replonger dans l’univers de Michel Tremblay est toujours pour moi un plaisir. Son talent de raconteur, son écriture toute simple et lumineuse, le regard compatissant qu’il pose sur ses personnages et leur vie pathétique contribuent à bâtir une œuvre de tout premier plan dans le paysage littéraire québécois. C’est vivant, coloré et tellement, tellement humain.
Conseil : lisez toute la saga afin de mieux situer chacun des personnages. Pour ma part, ce sont de vieilles connaissances que j’aime bien retrouver et dont je suis les péripéties avec avidité. Encore une fois, merci monsieur Tremblay pour ces instants de bonheur.
Dirlandaise - Québec - 69 ans - 14 février 2015 |