On ne voyait que le bonheur
de Grégoire Delacourt

critiqué par Pascale Ew., le 29 novembre 2014
( - 56 ans)


La note:  étoiles
Peut-on se dépêtrer d'un manque d'amour ?
Le titre fait référence aux photos : sur celles-ci, on ne montre jamais que les moments heureux et des personnes souriantes.
Le livre se divise en trois parties : une lettre du père (Antoine) à son fils (Léon), un monologue du père à son psy et le journal de la fille (Joséphine).
Antoine a été profondément blessé par une mère d’abord indifférente et puis qui a fini par le laisser seul avec son père et sa sœur Anna, après un drame. Son père manquait également d’amour envers lui et la communication était inexistante entre eux. Une fois adulte, alors que son couple se délite et qu’il perd son emploi, Antoine disjoncte...
La fin est très forte et bouleversante et heureusement qu'elle rachète le reste, parce que le ton devenait vraiment trop noir ! Le tout est empreint de beaucoup de psychologie et d’idées noires sur l’amour conjugal, l’amour filial/parental, tentant de démontrer combien le manque d’amour reçu par un enfant peut détruire sa vie et se répercuter sur les générations suivantes.
Noirceur et désespoir 9 étoiles

Un enfant malheureux ne peut que rendre malheureux son enfant. Le héros du livre ne semble pas pourvoir vivre autrement que dans le conflit et le désespoir. Malgré le chemin parcouru, adolescent puis adulte, malgré la réussite personnelle et professionnelle, il réussit à tout faire voler en éclat, de façon terrible et définitive.
L'auteur nous entraine dans un tourbillon funèbre mais avec une écriture vivante, sensible. Les états d'âme y sont décortiqués avec brio et justesse, assez pour être en empathie avec le héros et sa fille.
C'est un roman merveilleux, un peu noir peut-être, à lire un jour de soleil.
J'y ai retrouvé le questionnement permanent de Grégoire Delacourt sur le bonheur et son rapport douloureux à l'enfance.

Anna Rose - - 52 ans - 31 décembre 2014