Rachel Rising, Tome 1: L'ombre de la mort
de Terry Moore

critiqué par Antihuman, le 29 novembre 2018
(Paris - 41 ans)


La note:  étoiles
Mais qui a tué Rachel ?
La vérité sur une mort enfouie, dissimulée, et évidemment niée. Rachel revient d'entre les morts en se réveillant dans un trou boueux au fin fond d'une forêt : entre ange et démon mais surtout cherchant à retrouver son humanité par le biais d'émotions simples, elle veut savoir qui l'a tuée.

Dans cette mission elle aura entre autre sa tante lesbienne pour l'accompagner et la soutenir, même si celle-ci ne croit pas réellement à la véritable réalité de Rachel, en mettant cela sur le compte d'un mauvais songe. D'ailleurs son métier de thanatopracteur l'emmène essentiellement vers une route cartésienne bien que parsemée d'éléments absurdes.

Dans ce roman graphique, ce que j'ai aussi trouvé très judicieux c'est qu'il ne s'agit donc pas de croire en la vie après la mort (ni au contraire à l'inverse) mais de plutôt écouter les murmures de bas-fond que racontent l'homme avec sa profonde capacité à - justement - annihiler son entourage.

Le reste de l'histoire et ses personnages secondaires sortent aussi de l'ordinaire et sont plutôt bien ciselés : je pense par exemple à cette sorcière érotomane mais frigide et aussi à cette gamine folledingue, très méchante et meurtrière. Terry Moore parvient très bien à nous persuader en l'injustice crue de l'irréel même si nous finiront tous dans un endroit unique et peu imprégné du souffle de la vie.

Le tome 1 de cette série commence ainsi très bien et donne une bonne claque à nos certitudes, de quelque genre soit-elle... Cela fait plaisir de tomber sur une BD totalement fantastique et point très réaliste et qui pourtant est très maillée.

Peut-être que son seul défaut apparent est cette solidarité entre femmes avec une sororité flagrante et criante dans certaines cases que certains pourront trouver plus qu'évidentes, sinon irréfutables.

RACHEL RISING n'est certes pas un blockbuster mais surtout une œuvre très morbide, étrange et peu accessible, mais j'espère quand même que vous l'apprécierez dans sa globalité.