La marche de l'océan
de Yannis Ritsos

critiqué par Provisette1, le 5 janvier 2015
( - 11 ans)


La note:  étoiles
Quelle beauté...
C'est avec le si doux son de la mer chantant à mes oreilles que j'ai relu ce long chant-poème de Y.Ritsos avec un bonheur intransmissible tant il m'emporte au fil de ses mots.

Car comme toujours, sa "poésie...empêchera les étoiles de tomber.De ses larmes, et "des larmes des ancêtres"...fera des ailes."(tire de la superbe préface de Bruno Doucey).

Seuls quelques extraits sauront- peut-être?- réussir à mieux vous en montrer toute la beauté inouïe, la musicalité de ces "vers" et, surtout, toujours, malgré les violences nombreuses vécues sous dictatures, chanter, chanter, chanter...

ce "Soleil, soleil
qui teint de sang la mer..."

et dire encore

"Mes frères
écoutez votre voix, ma voix
écoutez le chant du soleil et de la mer."

".................
Et il y a les mâts qui s'obstinent
à mesurer les étoiles
avec le secours du souvenir paisible
-une gerbe de mouettes dans la sérénité de l'aube.
.........................................................
Mère, qui sonne
la cloche bleue de l'horizon?
......,...................................
Quelle cité de diamant
s'est endormie derrière les montagnes?
Quels feux la-bas dans la nuit tremblent
et nous appellent?
..................................
MER mer
dans notre esprit dans notre âme et dans nos veines mer.
...........................................
C'est là sur les rochers nus
que nous va-nu-pieds vagabonds
regardions la Beauté
.................................
que nous écoutions sa voix
frissonner avec les calmes résonances
et les astres phosphorescent
qui plantent des légendes dorées
dans les vertes profondeurs.

O coeur vénéré
coeur d'enfant sans défiance
qui toujours consent.
..................... .................
Ecoute notre chanson, mère
la chanson du nouveau voyage.
....................................
La mer ne pleure pas.
Elle chante."

Oui, la mer chante.
Chante les maux.
Chante la mort.
Mais chante aussi, dans son infini...

"Des inconnus dans l'inconnu
nous, beaux et insoumis
à jamais nous voyagerons
là-bas dans les forêts argentées de la lune
là-bas dans les îles désertes des étoiles..."

Avec des millions d’étoiles pour Yannis Ritsos.

Et nous aussi, nous