Maigret avant Maigret, tome 4 : La maison de l'inquiétude
de Georges Simenon

critiqué par Catinus, le 2 novembre 2014
(Liège - 72 ans)


La note:  étoiles
Répétition générale
Une jeune femme se présente dans le bureau de Maigret pour lui dire qu’elle vient de tuer un homme. Pendant que notre bon commissaire s’absente juste une minute pour répondre à un coup de téléphone, l’inconnue a disparu. Mais Georges Truffier lui est bien retrouvé mort dans son appartement au 111 avenue de Paris. Nous faisons la connaissance de tout le petit monde qui habite l’immeuble : madame Foucrier la concierge, les Gastambide le père, Hélène la fille et Christian le fils ; les Maréchal au second deux garçons et trois filles ; Henri Demassis et sa mère sœur de la victime, etc. Simenon, selon son habitude et pour notre grand plaisir, nous les décrit en détail. Cela tourbillonne. Dans ce roman, il est question d’un homme qui sait depuis toujours qu’il peut basculer en un instant dans une folie meurtrière. On y cause aussi de somnambulisme et l’on y boit pas mal – y compris Maigret avec ses fines, du marc, du rosé, …

Dans la préface, Francis Lacassin nous informe que « Ecrit au printemps ou dans l’été 1929, La Maison de l’Inquiétude est une répétition générale. (…) Ces répétitions générales furent également les romans comme Train de Nuit, La Jeune Fille aux perles, La Femme rousse, Pietr le Letton.

Très entraînant et agréable à lire !



Extraits :

- Les médecins ont des consolations prêtes pour tous les cas. « - Il a de la chance ! L’intestin doit être perforé en une dizaine d’endroits … Il aurait traîné des semaines, dans d’atroces souffrances… La fracture du crâne a tout arrangé. »

- ( on sait que Les Maigret n’ont pas d’enfant mais…)
« - L’autre ? »
« - Nine ? Une sacrée gosse, dont il faut que je m’occupe, maintenant que je l’ai tirée de là. Je l’ai fait entrer chez une modiste que je connais. Le soir, elle vient de temps en temps à la maison. »
Il grimaça en secouant sa pipe au-dessus de la charbonnière.
« - Ce qui me vaut des scènes de ménage ! conclut-il. A quarante-cinq ans, ma femme s’avise d’être jalouse … C’est gai ! … Ou plutôt, comme disait Evariste Gastanbide : ça continue ! … Heureusement que cet animal de Torrence tourne autour des jupons de la gamine … «