Le chant de la mort
de Patrick Mosconi

critiqué par Heyrike, le 17 novembre 2003
(Eure - 56 ans)


La note:  étoiles
Goyahkla l'insoumis
Février 1909, Geronimo se meurt, loin de son Apacheria natal où son âme erre à la recherche de ses souvenirs.
Il se souvient du massacre de sa première femme et de ses enfants par les Mexicains en 1850 et du désespoir qui s'en suivi. Petit à petit sa douleur va faire place à une soif de vengeance féroce. De sa rencontre avec Cochise, cet homme sage et bon, va naître une longue période de lutte contre les Mexicains et les Américains. Aidé par Mangas Coloradas, un homme épris de justice auquel il voue une grande admiration, de Juh (son demi-frère) et de Victorio, un chef de tribu intrépide, Geronimo va se battre, retardant la disparition de son peuple qu'il sait inéluctable.
Pendant plus de trente ans les Apaches connaissent les conflits et son lot de massacres systématique de part et d'autre, ponctué de moments de quiétude toute relative caché dans les montagnes inexpugnables de l'Apacheria. Usés par cette résistance incessante qui rend la vie tribale impossible, certains clans Apache décident de capituler et se laissent enfermer dans la réserve de San Carlos. Geronimo lui-même sera pendant un temps soumis à la loi infâme de l'homme blanc qui humilie son peuple dans cette réserve aride où la poussière drape les Indiens d'un voile blanc qui les font ressembler à des fantômes.
1885, Cochise et Mangas Colorodas sont morts depuis longtemps, Geronimo est seul à se morfondre dans un coin reculé de la réserve. Il maudit ces frères qui ont accepté de vivre sous le joug de l'homme blanc en refusant de lutter jusqu'au bout. Révolté par l'agonie de son peuple et des rêves de liberté sur les terres ancestrales, il tente une dernière escapade dans les montagnes, entraînant avec lui quelques guerriers, femmes et enfants. Durant 10 mois ils échappent aux soldats, vivant les derniers instants d'une existence vouée à la pérennité de leur culture séculaire.
Un bon roman fort bien documenté dans lequel l'auteur a su exprimer avec force les idéaux d'un peuple résolu à survivre aux intérêts pernicieux d'une société dominante à tendance compulsive exterminatrice. Ce rappel historique est essentiel à une époque où tout est subordonner à la disparition des identités culturelles au profit du mercantilisme à outrance et comme le souligne l'auteur : "Cochise, les siens et leurs ennemies sont d'une redoutable actualité".
A lire également le livre de Forrest Carter "Pleure, Geronimo" qui évoque aussi la même période de l'histoire des Apaches et notamment le combat désespéré de Geronimo.